La Société algérienne de médecine du sommeil met en garde contre les troubles du sommeil, notamment chez les personnes souffrant de pathologies lourdes, telles que l'hypertension artérielle, le diabète et les maladies cardio-vasculaires et recommande une consultation médicale. Pour le Dr Zenache Nabil, pneumologue et secrétaire général de la Société algérienne de médecine du sommeil, les troubles du sommeil peuvent être à l'origine de certaines maladies graves et constituer un risque qui peut engendrer des complications graves. Le Dr Zenache estime que le diagnostic précoce de cette maladie est très important pour justement prévenir toutes les complications et épargner les autres organes. «Il y a des signes d'appel que l'on peut enregistrer chez les patients en consultation. C'est à ce moment-là que l'on pose le diagnostic et les traitements existent aujourd'hui dans le public et le privé», a-t-il indiqué à l'ouverture des travaux du 2e Congrès national de médecine du sommeil, en précisant que les patients se devaient de recourir à la polysonographie, qui est un examen médical consistant à enregistrer au cours du sommeil du patient plusieurs variables physiologiques (rythmes respiratoire et cardiaque notamment) afin de déterminer les troubles liés au sommeil, «les frais liés à cette maladie ne sont pas remboursés par la sécurité sociale», regrette-t-il. La Société algérienne du sommeil appelle justement les services de la sécurité sociale à se pencher sur cette question et classer la maladie comme étant une pathologie chronique nécessitant une prise en charge adéquate. Le Dr Zenache signale que les personnes âgées entre 40 et 60 ans sont les plus exposées au syndrome d'apnée du sommeil (SAS), ajoutant que si la pathologique n'est pas prise en charge, le patient peut développer un diabète, une hypertension artérielle et autres pathologies. De son côté, le docteur Mohamed Bakat Barkani, pneumologue et président du Conseil national de l'Ordre des médecins a plaidé pour la prise en charge des troubles du sommeil, et la nécessité de diagnostiquer ces troubles afin de réduire leurs effets préjudiciables à la société, appelant en outre à encourager la commercialisation des appareils respiratoires et leur remboursement partiel par la sécurité sociale. La somnolence au volant, qui est provoquée par le SAS, est un des signaux graves de cette maladie. Elle est à l'origine de nombreux accidents de la circulation qui endeuillent tous les jours des centaines de familles algériennes. «Il existe une corrélation entre les deux éléments», ont souligné les spécialistes. Le sous-directeur de la prévention routière à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et commissaire principal, Ahmed Naït El Hocine, a relevé que le nombre de décès et de blessés suite aux accidents de la circulation routière était en légère baisse au premier trimestre 2015, bien que le facteur dominant demeure l'élément humain. Le sous-directeur de la prévention à la DGSN estime qu'il est aujourd'hui nécessaire d'introduire cette maladie dans l'arrêté interministériel (ministères de la Santé et des Transports) relatif aux affections incompatibles avec l'obtention et le maintien du permis de conduire datant de 1984 et qui est en cours d'actualisation. La question doit être sérieusement réfléchie, a-t-il encore souligné.