La Société algérienne de médecine du sommeil, fraîchement créée et constituée de jeunes médecins pneumologues, met en garde contre les dangers de la somnolence au volant, qui est provoquée par le syndrome d'apnée du sommeil (SAS), trouble du sommeil caractérisé par un arrêt du flux respiratoire durant le sommeil. Une pathologie qui est à l'origine de nombreux accidents de la circulation qui endeuillent tous les jours des centaines de familles algériennes. «Le diagnostic précoce et la prise en charge, ont insisté les spécialistes lors du premier congrès du sommeil, organisé par la SAMS, aideront à éviter considérablement ces drames quotidiens.» Ainsi, il est donc important, ont-ils indiqué, de procéder à un dépistage de cette maladie afin d'éviter que cette pathologie n'entraîne des complications chez le patient, telles que l'hypertension artérielle, le diabète et des affections cardio-vasculaires comme l'infarctus et l'AVC, causant des morts subites. Une maladie peu diagnostiquée en Algérie et donc non prise en charge, ce qui complique davantage la situation des patients qui souffrent de cette pathologie. Pour le moment, aucune statistique n'est disponible sur cette maladie. Le lancement d'une enquête nationale est plus qu'indispensable en raison des complications qu'elle peut engendrer. Relevant que la fréquence de cette maladie est de 5% dans le monde, le président de la Société algérienne de la médecine du sommeil, le Dr Khalil Amrani, pneumologue et spécialiste de la médecine du sommeil, a indiqué que les personnes dont la tranche d'âge se situe entre 40 et 60 ans étaient les plus exposées au SAS, ajoutant que si la pathologique n'est pas prise en charge, le patient peut développer un diabète, une hypertension artérielle, ou même une dépression. Il a relevé que les patients se devaient de recourir à la polysonographie, qui est un examen médical consistant à enregistrer au cours du sommeil du patient plusieurs variables physiologiques (rythmes respiratoire et cardiaque notamment) afin de déterminer les troubles liés au sommeil, précisant qu'en Algérie les frais liés à cette maladie ne sont pas remboursés par la sécurité sociale. Le Dr Khalil Amrani a également souligné que cette journée a aussi pour objectif de sensibiliser les gens sur les problèmes liés à cette pathologie, les accidents de la route en l'occurrence, du fait de la somnolence, en faisant participer les éléments de la sûreté et la Gendarmerie nationales. «Il existe une corrélation entre les deux éléments, a-t-il souligné, et de préciser qu'en France dans 90% des cas les personnes somnolentes ont conduit à des accidents de la circulation.» Le sous-directeur de la prévention routière à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), le commissaire principal, Ahmed Naït Hocine, a relevé que le nombre de décès et de blessés suite aux accidents de la circulation routière est en hausse et que le facteur le plus dominant demeure l'être humain avec 95,97%, alors que les infrastructures routières, l'environnement et ses dépendances par la mauvaise signalisation routière ou la déformation de la chaussée contribuent dans un taux de 1,91%, ajoutant que les défaillances mécaniques des véhicules retenues comme étant les causes de la survenance des accidents sont de l'ordre de 2,07%. Il a ajouté par ailleurs que le point le plus culminant de la survenance des accidents se situait entre 15h et 18h avec 3326 accidents, et entre 9h et 12h avec 3000 accidents. M. Naït Hocine a indiqué que les conducteurs professionnels sont en cause dans ces accidents, avec 906 pour les transporteurs de marchandises. Les conducteurs de transport de voyageurs sont aussi à l'origine de 526 accidents, et les chauffeurs de taxi de 388 accidents. Les passages pour piétons (l'imprudence), et les infractions au code de la route les plus répétées constituent les principales causes de survenance des accidents.