Le Syndrome d'apnée du sommeil (SAS, trouble du sommeil caractérisé par un arrêt du flux respiratoire durant le sommeil) peut entraîner l'hypertension artérielle, le diabète et des complications cardiovasculaires (infarctus, AVC) causant ainsi des morts subites, ont indiqué vendredi à Alger des spécialistes de la médecine du sommeil. Pour le professeur de la médecine du sommeil à l'hôpital Necker de Paris, Pierre Escourou, qui intervenait au 1er congrès de la médecine du sommeil, organisé par la société algérienne de la médecine du sommeil, il est "indispensable" de diagnostiquer cette maladie pour procéder à un dépistage afin d'éviter que cette pathologie entraîne des complications chez le patient, relevant que la fréquence de cette maladie est de 5% dans le monde. "Le SAS entraîne à avoir le diabète, l'hypertension artérielle et des complications cardiovasculaires telles que l'infarctus et l'AVC, causant des morts subites", a-t-il souligné, ajoutant que la personne ayant le SAS pourrait facilement être la cause d'accidents de la circulation routière, du fait de sa somnolence. Il ajouté que trois signes indiquent qu'une personne a la maladie du SAS : le renflement (très fort) la nuit, la personne est somnolente même si elle a dormi longtemps, l'arrêt de respirer durant son sommeil (il peut être constaté par l'épouse notamment). Mais une fois atteint, le patient devrait recourir à l'utilisation d'une machine (la ventilation en pression positive continue PPC) qui envoie l'air sous pression la nuit dans la gorge pour écarter les parois de la gorge (larynx) pour qu'il puisse mieux respirer. Le Pr Escourou a recommandé de se conformer à une hygiène de vie, notamment d'éviter de grossir, manger léger la nuit et de dormir des horaires de sommeil fixe. De son côté, le président de la société algérienne de la médecine du sommeil, le Dr Khalil Amrani, pneumologue et spécialiste de la médecine du sommeil, a indiqué que les personnes dont la tranche d'âge est de 40 à 60 ans étaient les plus exposées pour contracter le SAS, ajoutant que si la pathologique n'est pas prise en charge, le patient peut développer un diabète, une hypertension artérielle, ou même une dépression. Il a relevé que les patients se devaient de recourir à la polysomnographie, qui est un examen médical consistant à enregistrer au cours du sommeil du patient plusieurs variables physiologiques (rythme respiratoire et cardiaque notamment) afin de déterminer les troubles liés au sommeil, précisant qu'en Algérie les frais liés à cette maladie ne sont pas remboursés par la sécurité sociale. Interrogé sur l'incidence de la maladie du SAS sur les accidents de la route, du fait de la somnolence, le Dr Amrani a relevé qu'il existait une corrélation entre les deux éléments, précisant qu'en France dans 90% des cas, les personnes somnolentes ont conduit à des accidents de la circulation. "En Algérie, on n'a pas encore de statistiques sur les le nombre d'accidents de la circulation routière, causés par des personnes somnolentes au volent", a-t-il indiqué. Pour sa part, le sous-directeur de la prévention routière à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), le commissaire principal, Ahmed Ait Hocine, a relevé qu'il fallait prendre en compte le facteur du sommeil, en raison du nombre d'accidents qui se produisent en Algérie. "Nous axons notre travail sur la sensibilisation du citoyen aux dangers de la route, notamment pour prendre en considération le repos et le nombre d'heures de conduite surtout dans les longs trajets", a-t-il dit.