Prévu hier au tribunal correctionnel de Boumerdès, le procès en appel de l'affaire de malversation impliquant 19 cadres de la DGSN et deux responsables de la société Algerian Business Multimedia (ABM), a été reporté au 20 mai. Cet ajournement, le troisième en l'espace de trois mois, a été décidé par le juge, sur insistance des avocats. Ces derniers ont motivé leur demande par «l'impératif temps», car le seul accusé en détention, dans l'affaire, n'a pas été transféré de la prison d'El Harrach vers le tribunal à l'heure prévue pour permettre l'entame du procès en début de journée. Le convoi qui a transporté le détenu est arrivé à 13h30 à Boumerdès. «Il est fort possible que l'ordonnance d'extraction provisoire de mon client ne soit pas parvenue à temps à la prison d'El Harrach», estime Me Belarif, avocat du présumé assassin de Ali Tounsi. Il est à rappeler que l'affaire avait été jugée à deux reprises. Elle a été renvoyée au tribunal de Boumerdès après le pourvoi en cassation introduit par les avocats de la défense devant la Cour suprême. Me Belarif justifie ce pourvoi par «l'abus de pouvoir du juge et la mauvaise application de la loi». Dans cette affaire, 21 sur les 25 accusés ont été condamnés, en février 2012, à des peines allant de 5 à 18 ans de prison ferme pour «dilapidation de deniers publics», «passation de marchés publics en violation de la législation» et «trafic d'influence». Hormis Oultache, tous les autres inculpés ont purgé leur peine. Les faits concernent la passation de marchés «douteux» portant sur l'achat par la DGSN, auprès d'ABM, de plus de 10 000 onduleurs électriques, 300 ordinateurs, 500 PC portables et 9000 imprimantes. Certains avocats de la défense exigent toujours le rapport de l'inspection générale de la Sûreté nationale pour faire éclater toute la vérité sur cette affaire. Un rapport qui a été établi, selon Me Belarif, bien avant l'assassinat de l'ex-DGSN, en février 2010.