C'est un clash irréversible qui s'est produit entre Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national (parti extrémiste), et sa fille Marine devenue présidente de ce parti en janvier 2011. Après l'avoir suspendu du parti et interdit de parler en son nom, le député européen, âgé de plus de 84 ans, est revenu hier à la charge en qualifiant cette décision du bureau exécutif de «félonie». Très remonté, Jean-Marie Le Pen a prononcé des mots durs à l'encontre de sa fille. «J'ai honte qu'elle porte mon nom. Je souhaiterais d'ailleurs qu'elle le perde le plus rapidement possible.» Pour cela, il lui a conseillé soit de se marier avec son concubin Louis Alliot (premier vice-président du parti) ou avec Floriane Phillipot, (deuxième vice-président). «Je ne prendrai pas ma retraite» Le fondateur du FN est allé plus loin en annonçant qu'il «répudie sa fille», mais ne sait pas, en revanche, s'il va couper définitivement les ponts avec elle. Il a également réfuté l'accusation selon laquelle il s'exprime au nom du Front national. «Je n'ai jamais parlé au nom du parti, sauf lorsque j'étais son président», a-t-il déclaré, ajoutant qu'il «n'a pas du tout l'intention de quitter la vie politique ou de prendre sa retraite». Afin de retrouver son «honneur» et sa «dignité» qu'il estime souillés, Jean-Marie Le Pen a promis de se battre par tous les moyens pour rétablir la justice, invitant par ailleurs tous les militants du Front national à exprimer ce qu'ils pensent du parti à Marine Le Pen. Il a également crié au «complot» ourdi contre lui et qui vise à substituer à la direction du Front national une nouvelle équipe de dirigeants tous acquis à sa fille Marine. «Je sais qu'elle est entourée de gens qui sont des socialo-gaullistes et qui ne sont pas dans l'esprit qui a présidé à la vie du parti pendant 40 ans.» Enfin, il a réitéré l'appel à sa fille pour qu'elle se marie et qu'elle change de nom de famille. «Je lui dis : ‘‘Marie-toi, ça te permettra de changer de nom, et moi ça me soulagera la conscience''.»