Ali Haddad, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) est au cœur d'une polémique suscitée par les propos qu'il aurait tenus lors de sa visite, fin avril, en Chine. Le représentant du patronat était parmi la délégation que présidait le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Son intervention devant un parterre d'investisseurs chinois n'a pas plu à la vice-présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Saïda Neghza, qui faisait partie du voyage et a été «témoin» de la scène. Dans une vidéo rendue publique, celle-ci a qualifié de «scandaleux» le comportement du représentant du patronat : Ali Haddad aurait «insulté la femme algérienne» en proposant aux Chinois de venir en Algérie pour… se marier. «Venez en Algérie, il y a beaucoup de femmes», aurait-il dit. Mme Neghza, outrée, ajoute : «Ali Haddad ne peut pas le nier, il existe même une vidéo. Haddad veut vendre l'Algérie et les filles de l'Algérie.» La vice-présidente de la CGEA appelle, à cet effet, le président de la République à intervenir pour mettre un terme aux agissements de Haddad. Mieux, cette chef d'entreprise s'est lancée dans une diatribe contre Ali Haddad en s'interrogeant sur ses origines et l'origine de sa fortune… Les propos de Mme Neghza sont infondés Contacté pour avoir sa version des faits, Ali Haddad nie toutes ces allégations et déclarations, qu'il juge «fallacieuses et malintentionnées». Haddad apporte la preuve en rendant publique la vidéo où il s'exprimait devant les investisseurs chinois. L'enregistrement démontre clairement que le président du FCE n'a à aucun moment tenu des propos insultants ou méprisants à l'égard de la femme algérienne. Pour sa part, le FCE a réagi et dénonce, via un communiqué, cette attaque injustifiée, sans fondement et inexplicable. En rencontrant les investisseurs chinois en présence des ministres algériens, Ali Haddad a, pour souligner l'excellence des relations politiques et économiques entre les deux pays, fait valoir la bonne intégration de la communauté chinoise mobilisée en Algérie dans la réalisation de grands projets infrastructurels et économiques. Cette intégration, souligne le communiqué du FCE, est illustrée par le fait que «des familles aient été fondées par les ressortissants des deux pays. C'est la preuve que l'Algérie est un pays d'accueil, de tolérance et d'ouverture, notamment envers les pays comme la Chine, qui l'ont soutenu dans sa lutte de libération et appuyé ses efforts de développement». Aux propos imputés à Ali Haddad sur les Algériennes, il n'a jamais été question, selon le FCE, d'être méprisant ou encore dédaigneux. L'organisation estime être très impliquée dans la promotion de la femme en son sein même et rappelle, dans son communiqué, que son président a nommé «pour la première fois depuis la création du FCE, une femme comme vice-présidente» et a créé «la commission femmes chefs d'entreprise». Par ailleurs, le FCE regrette «la récurrence d'une campagne insidieuse portée contre lui au moment où notre pays a besoin de conjuguer ses efforts, ses compétences et ses énergies pour aller de l'avant dans le cadre d'un débat sérieux et d'une concertation féconde, avec pour seule finalité l'intérêt supérieur de la nation et la croissance par nos entreprises au profit exclusif de notre peuple».