Toute société qui ne prend pas soin de son assise culturelle finit par perdre ses appuis et basculer sous la menace dangereuse de l'effondrement social. Paradoxalement, c'est autrefois que la région était culturellement animée ! La publicité des slogans culturels ne traduit pas forcément la volonté des pouvoirs publics à assurer un rythme persévérant pour une vie intellectuellement enrichissante. En l'espèce, l'exemple de Djelfa est on ne peut plus révélateur d'un engouement éphémère que l'on ne voit d'ailleurs, circonscrit qu'à des événements souvent dictés soit par une obligation nationale, soit par le caractère commémoratif d'une fête nationale ou religieuse, qui font l'objet d'un grand tapage publicitaire. Sinon après, le secteur en charge de la culture reprend fidèlement sa place de laissé-pour-compte par rapport à d'autres activités nationales nettement plus prolifiques. Et ce, à telle enseigne que ce registre n'a jamais fait l'objet de débats dans les sessions de l'APW au cours de ce mandat ! Pourtant, sur la base des efforts entrepris en 2004 par les directeurs de la culture et de la maison de la culture, l'on avait cru dur comme fer à un regain d'espoir de voir s'ancrer une tradition culturelle dans la région. Cette année, avouons-le, l'animation fut intense et l'on assista à plusieurs reprises à des colloques sur la création artistique et littéraire, la poésie populaire, les archives nationales, etc. puis subitement plus rien ! On avait aussi fondé cet espoir sur les promesses de Khalida Toumi qui a permis d'entrevoir un véritable pôle culturel à Djelfa. Et pour preuve, une mission avait été dépêchée en ce sens par ses soins pour la localisation de terrains d'assiette à même de recevoir les annexes de l'Ecole des beaux arts de Mostaganem, de danses artistiques de Bordj El Kiffan, de musique d'Alger et de la Bibliothèque nationale. Cette mission, notons-le, avait jeté son dévolu sur le CEM Benayad ex-Fort Caffarelli, actuellement désaffecté et les ex-Galeries algériennes. C'est dire l'existence d'un assentiment ministériel certain ! A quand donc le fameux sursaut d'orgueil de la patronne de la culture ? A tout le moins, on se contentera des ondes de la radio locale promise prochainement et dont la directrice, Mme Rachida Kacem vient d'être installée.