A l'issue d'une bataille acharnée au Stadio Olympico de Rome, mercredi, face à la Lazio, le club le plus titré d'Italie a gagné le droit de broder sur son maillot l'étoile argentée synonyme de dixième «Coppa Italia». Vingt ans que les supporters juventini attendaient cela. Depuis 1995, le trophée échappait systématiquement au club de Turin. Hier, la malédiction a été vaincue contre la Lazio de Rome dans un match que les deux équipes auraient pu remporter. Marquant d'entrée par l'intermédiaire de son capitaine Radu sur un coup franc de Candreva, les Romains ont pensé avoir leur destin en main et contrôler le match. Mais c'était sans compter sur la vieille garde bianconeri. Cinq minutes plus tard, sur un coup franc de Pirlo, Evra remet de la tête pour une reprise du pied gauche pleine de malice du défenseur Chiellini qui marque ainsi son premier but de la saison. Opposition classique Les compteurs remis à zéro, la partie s'équilibre entre les deux équipes. Jusqu'à la mi-temps, elles sont bien organisées tactiquement et annihilent mutuellement leurs offensives mais restent dangereuses sur les coups de pied arrêtés. La seconde période s'ouvre sur un rythme plus effréné. Voulant réitérer leur entame de match, les Laziales foncent par des offensives rapides et obligent la Vieille Dame à reculer. Comme souvent cette saison, les joueurs turinois, lorsqu'ils sont en difficulté, s'en remettent au talent de leur buteur argentin Carlos Tevez. Et comme d'habitude l'«Apache» ne se fait pas prier. Avec ses courses, ses tacles, ses percées balles au pied, il aura énormément pesé sur la défense laziale. Côté romain, le calme et le sens de l'anticipation du défenseur néerlandais De Vrij rappellent aux supporters le souvenir du grand Alessandro Nesta. Le match se délite peu à peu et les espaces se créent. Les courses de Candreva et Anderson désorganisent la défense turinoise et obligent Evra et Bonucci à faire des fautes. Côté turinois Pogba et Llorente se font remplacer par Pereyra et Matri. Malgré quelques occasions, le score reste inchangé jusqu'à la fin du temps réglementaire. Comme souvent en Italie, lorsque deux équipes se neutralisent tactiquement, c'est le talent individuel qui fait basculer le match. Matri le revenant La prolongation commence doucement et les joueurs de la Lazio ouvrent encore les hostilités. Djordjevic, qui a remplacé l'Allemand Klose, frappe violemment du pied gauche des 30 mètres. La balle vient cogner le poteau droit d'un Buffon battu, puis le poteau gauche avant de ressortir miraculeusement. Les joueurs romains ne le savent pas encore, mais leur chance vient de passer. Dans un Olimpico surchauffé, la Juventus fait le siège des buts romains et Tevez offre la possibilité à Matri de marquer le but de la victoire sur une frappe à ras de terre que le gardien ne peut repousser. C'est la 97' et pour la première fois depuis le début du match, la Juve prend les rênes. Elle ne les lâchera plus. Le score restera figé malgré la belle volonté des joueurs laziales. La Juventus s'offre le troisième doublé Coupe-championnat de son histoire et le 61e trophée de son palmarès. Sur la route de Berlin, la Vieille Dame peut toujours espérer un triplé historique. Barcelone, son adversaire en finale de la Coupe des champions, lui a adressé un message de félicitations via son compte twitter. Nul doute que le 6 juin, au moment de s'affronter, les relations entre les deux équipes seront moins cordiales.