Si l'accès à l'Institut de nutrition, alimentation et technologies agroalimentaires (Inataa) n'est plus bloqué, la détermination des grévistes n'est pas pour autant altérée. La Journée de l'étudiant, célébrée mardi 19 mai, a été l'occasion pour ces derniers d'organiser une action de protestation sur l'esplanade de l'université Constantine 1. Les étudiants ont déplacé la protesta sur le campus central non seulement pour renouveler leur revendication ultime – la reconnaissance de leur diplôme d'ingénieur par la Fonction publique – mais particulièrement pour dénoncer l'agression dont ils ont fait l'objet le 5 mai dernier. Ce jour-là, les étudiants grévistes ont été empêchés de tenir leur piquet de grève quotidien à l'intérieur de l'institut. Cette tâche a été confiée à des agents de sécurité d'une société de gardiennage privée, qui n'ont pas hésité à utiliser des chiens pour disperser le regroupement. Cette confrontation s'est soldée, rappelons-le, par une trentaine de blessés dont une dizaine souffrant de morsures de chien. Mardi dernier, face à la tour administrative où siège le rectorat, les étudiants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «L'étudiant aspire à un emploi, non à être terrorisé par des chiens». Selon un représentant des protestataires, le successeur de Mohamed Mebarki à la tête du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, «est interpellé par les étudiants aux fins de faire toute la lumière sur les récents et graves incidents, déterminer les responsabilités et appliquer des sanctions». L'appel à une «sortie de crise» lors de la réunion tenue à cet effet, le 13 mai, n'a pas été concrétisé. Cette réunion, qui avait regroupé des émissaires ministériels, des représentants de l'université 1 et des délégués des étudiants, a échoué à décanter la situation à l'Inataa, à l'issue de 5 heures de discussions. «La commission veut rendre la levée des sanctions d'exclusion prises à l'encontre des grévistes tributaires de la reprise des cours», précisent les étudiants, un marchandage que les concernés ont jusque-là rejeté. «Nous campons sur notre position. Seule l'intégration de notre diplôme dans la grille de la Fonction publique nous incitera à stopper le mouvement de grève.» Il est à noter que 43 étudiants grévistes sont passés récemment devant le conseil de discipline ; une exclusion d'un an à deux ans plane sur leurs têtes.