Les présemptions de corruption et d'arrangement de matchs se sont multipliées lors des dernières journées de championnat de Ligue 1. L'USMBA, expédiée au purgatoire après sa récente défaite face au JS Saoura, est incontestablement l'une des principales victimes de ces pratiques s'inscrivant en porte-à-faux avec l'éthique sportive et les règlements du sport roi en Algérie. L'affaire CS Constantine-NA Hussein Dey, dont le dossier disciplinaire est encore ouvert, constitue forcément un précédent dans les annales du football national, dans le sens où la sentence de la commission de discipline de la LFP s'est appuyée uniquement sur les textes de loi qui l'arrangent, sans se donner la peine d'aller au fond du problème. Malgré l'évidence des faits, il est clair que tout a été fait pour appliquer l'article 77 en lieu et place de l'article 80 du code de discipline des championnats de football professionnel s'agissant de cette affaire. Le président de section du NAHD, Kamel Saoudi, cité comme «acteur» dans le cadre de cette affaire (P-V de la séance du lundi 27 avril 2015), est depuis interdit de toute fonction et/ou activité en relation avec le football. La commission a également proposé sa radiation au motif de refus de collaboration et de témoignage à l'effet d'apporter les éclaircissements nécessaires au traitement de l'affaire (tentative d'arrangement du résultat de match), selon les termes dudit procès-verbal. Est-il concevable de radier un dirigeant du football national pour un simple refus de témoignage, sans que l'opinion sportive sache exactement ce qui s'est passé entre lui, Rezgane et le président de la commission d'arbitrage, Hamoum ? Quelques jours auparavant, la commission de discipline avait pris la décision (P-V de la séance du jeudi 23 avril 2015) d'interdire à l'arbitre- assistant, Rezgane Mohamed Amine, d'exercer toute fonction et/ou activité en relation avec le football avec proposition de radiation à vie, et ce, sans préjudice des poursuites judiciaires éventuelles. A la lecture des deux procès-verbaux de la commission de discipline de la LFP, les responsables du football national devraient logiquement se poser des questions sur la manière avec laquelle sont rendus les verdicts dont la teneur influe inévitablement sur le cours des compétitions sportives et sur les intérêts liés aux clubs qui la composent. Parmi ces interrogations, dans le cas d'une affaire de corruption traitée par les instances du football, comment se fait-il que les membres de la commission de discipline n'aient pas cherché à connaître «qui a contacté qui en premier» ? Aussi, M. Saoudi, dirigeant du NAHD, qui a nargué l'institution de M. Haddadj en refusant d'assister aux auditions de la commission, permet d'avancer des soupçons légitimes sur la partialité des instances juridictionnelles du football national. D'autant que les menaces de poursuites judicaires brandies par les membres de la commission de discipline à l'égard du dirigeant du NAHD et de l'arbitre- assistant cachent mal une volonté de laisser traîner des «dossiers ouverts», alors que les intérêts et résultats des différentes formations de Ligue 1 sont étroitement liés. Comment s'étonner alors de l'ampleur des rumeurs qui circulent à propos d'un maintien du NAHD, coûte que coûte, et cela sans parler des présomptions soulevées par les supporters de l'USMH. N'était-il pas plus prudent d'actionner une action publique en référé afin de permettre à la justice de faire la lumière sur une affaire de droit commun (tentative de corruption) afin d'épargner aux instances sportives un autre scandale ? En clair, faire éclater la vérité à travers ce qui est permis pour un magistrat, lequel peut se référer à une enquête poussée auprès des structures de téléphonie mobile (listing des appels) pour désigner l'auteur de la tentative de corruption.