La cascade des limogeages dans le secteur public se poursuit. Le dernier dirigeant d'une entreprise publique à faire les frais de cette nouvelle orientation est le directeur général de l'Agence nationale de l'édition et de la publicité (ANEP). Ahmed Boucenna a été limogé, avant-hier, et remplacé par Djamel Kaouane. Jusque-là directeur de la publication le Temps d'Algérie, Djamel Kaouane a longtemps travaillé comme journaliste, puis directeur de la rédaction au journal gouvernemental El Moudjahid. Ce qui fait de lui un parfait commis de l'Etat. En plus de la publicité, l'ANEP édite également des livres. Mais l'entreprise publique est surtout la main qui permet au pouvoir de récompenser les journaux «dociles» et de sanctionner ceux qui ne sont pas en odeur de sainteté avec lui. Depuis 2002, les autorités ont décidé, en effet, que toute la publicité publique passe par l'ANEP, créant un monopole de fait. Ainsi des annonces, parfois importantes, sortent dans des journaux qui ne sont même pas diffusés. Mais l'attribution de cette manne, évaluée à des dizaines de milliards de dinars, échappe à la logique économique.En plus de sa proximité avec le pouvoir, Djamel Kaouane a longtemps travaillé comme directeur de la publication du journal Le Temps d'Algérie, qui appartient à l'homme d'affaires Ali Haddad. Une manière pour le président du FCE d'avoir un nouveau pied dans une institution de l'Etat ?En plus de l'ANEP, des indiscrétions indiquent que d'autres établissements relevant du secteur de la communication vont connaître de nouveaux dirigeants. Il s'agit notamment des imprimeries publiques, de l'ENTV et de la Radio nationale.