Le mouvement de grève reste discret. Le mouvement de grève entamé par le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) depuis le 13 mai dernier a été reconduit à ce jour par les «sections dissidentes» à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa mais sans pour autant mobiliser fortement. «Le suivi était si faible que les organisateurs ont eu à user de manipulation et de pratiques violentes pour perturber les examens», affirmait, hier, un enseignant non gréviste, rencontré au campus de TargaOuzemour. Au niveau de ce campus, les examens sont en phase finale et les délibérations auront lieu en fin du mois en cours. «La faculté de biologie a enregistré quelques perturbations dues à la violence dont ont usé les grévistes qui sont allés jusqu'à manipuler des étudiants leur faisant croire qu'il vaut mieux attendre septembre pour les examens car de toutes les façons il n'y aura point de délibérations», explique un étudiant qui raconte dans le détail comment est menée la grève dans ce campus. «Altercations, pénétration dans les amphithéâtres où se déroulent des épreuves, marches bruyantes, tout y est, pourvu que les examens n'aient pas lieu», déclarait un enseignant vacataire sur un air de désolation par rapport aux pratiques qui n'honorent pas l'institution. Le même état d'esprit est à relever chez les étudiants qui sont nombreux à vouloir composer et partir enfin en vacances. «Nous subissons une grande pression», raconte cette étudiante qui attend de subir l'examen au plus vite et quitter ce milieu devenu «insupportable». La situation est plus inquiétante au niveau du deuxième campus. A Aboudaou, la perturbation des examens a atteint les 40%. Là aussi tout est bon pour aboutir à l'annulation des examens. Combien de fois les conditions ont été réunies pour la tenue des examens qui seront par la suite annulés en raison soit de perturbations à mettre sur le compte des grévistes et quelques étudiants soit en raison de l'absentéisme des étudiants à qui on a fait croire qu'il n'y aura point de délibérations. La faculté de droit et sciences économiques ainsi que celles des lettres et sciences humaines ont toutes les difficultés du monde pour tenir les examens de fin d'année. Il faut dire que dans ce campus le nombre d'enseignants permanents est plus important. Ce qui se répercute sur la situation. Là aussi les mêmes scènes perturbantes sont à noter avec, cependant, un phénomène de reprise car les étudiants décident enfin de se défendre en composant malgré tout et rejettent toutes les perturbations voulues par des enseignants soutenus par quelques étudiants. On note aussi, l'absentéisme chez les étudiants convaincus de la tenue des examens en septembre. En tout état de cause, le mouvement de grève reste discret à l'université de Béjaïa en dépit du bruit fait autour par les initiateurs. La raison tend à l'emporter sur toute autre considération.