Une cigarette sur dix provient du marché illicite du tabac. L'OMS a consacré la célébration de la Journée mondiale sans tabac sur le marché illicite qui représente un sérieux danger. Le commerce illicite n'est pas seulement un problème dans les pays à revenu élevé, signale l'OMS, presque tous les pays du monde sont confrontés au commerce illicite, quelle que soit la forme qu'il prend. Face à la menace que représente le commerce illicite du tabac, la communauté internationale a négocié et adopté en novembre 2012 le Protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac. Le marché illicite des produits du tabac pourrait représenter jusqu'à une cigarette sur dix consommées dans le monde d'après certaines études, y compris les données fournies par la communauté douanière internationale. La Commission européenne estime que le commerce illicite des cigarettes représente pour l'Union européenne et ses Etats membres un manque à gagner de plus de 10 milliards d'euros par an sous la forme de recettes fiscales et douanières. Les objectifs de cette journée est de mettre en lumière comment le commerce illicite des produits du tabac permet aux associations de malfaiteurs de gagner beaucoup d'argent, ce qui leur permet de financer d'autres activités du crime organisé, par exemple dans les domaines de la drogue, du trafic d'armes et d'êtres humains, ainsi que du terrorisme. Comme il est aussi important de sensibiliser contre les ravages sur la santé causés par le commerce illicite des produits du tabac, en particulier chez les jeunes et les groupes à faibles revenus, car ces produits coûtent moins cher et donc sont plus accessibles, abordables et illustrer la façon dont l'industrie du tabac a joué un rôle dans le commerce illicite des produits du tabac. C'est aussi une occasion pour promouvoir la ratification du protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac, l'adhésion à ce protocole et son utilisation par toutes les parties à la Convention-cadre de l'OMS ; œuvrer également pour qu'il entre rapidement en vigueur grâce à la participation active de toutes les parties prenantes concernées. «Le Protocole est un instrument juridique unique au monde pour combattre et, à terme, éliminer une activité criminelle très perfectionnée», souligne le Dr Margaret Chan, directeur général de l'OMS. «Pleinement appliqué, il renflouera les caisses de l'Etat et permettra de dépenser davantage pour la santé.» Le Protocole prévoit, signale l'Oms, un vaste ensemble de mesures concernant la chaîne logistique du tabac, parmi lesquelles la délivrance de licences pour l'importation, l'exportation et la fabrication de produits du tabac, la mise en place de systèmes de suivi et de traçabilité, et la prise de sanctions contre les responsables du commerce illicite. Il érige également en délit la production illicite et la contrebande transfrontières. Jusqu'à présent, huit pays ont ratifié le Protocole, alors qu'il en faut 40 pour qu'il soit applicable en tant que droit international. Une fois ce chiffre atteint, les dispositions du Protocole visant à sécuriser la chaîne logistique, à intensifier la coopération internationale et à instaurer d'autres garanties entreront en vigueur. «L'industrie du tabac oppose une résistance à la fois déclarée et non déclarée au Protocole», constate le Dr Vera da Costa e Silva, chef du Secrétariat de la Convention-cadre de l'OMS. «Les fabricants savent qu'une fois le Protocole appliqué, il sera bien plus difficile d'attirer les jeunes et les démunis dans le piège de l'addiction tabagique.»