La ministre promet de nouvelles mesures qui permettront l'enracinement de tamazight dans le système scolaire. Béjaïa est la wilaya où le taux de redoublement au primaire et au moyen est le plus élevé. C'est ce qu'a affirmé, mercredi dernier, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benguebrit, qui effectuait une visite de travail dans la wilaya. Selon elle, ce taux dépasse de 2% le taux national qui est de 20% environ pour ces deux paliers scolaires. Mais selon la ministre, Béjaïa caracole paradoxalement en tête des wilayas où le taux de réussite aux examens est le plus élevé. par ailleurs, interrogée sur la fâcheuse et éternelle surcharge des classes, Nouria Benghebrit relativise : «Si on la compare à l'Egypte, à la Jordanie ou à certains pays africains, l'Algérie est de loin mieux lotie.» A propos de la généralisation de l'enseignement de tamazight, Nouria Benghebrit a reconnu qu'il y a un recul apparent, au moment où son officialisation et la généralisation de son enseignement n'ont jamais été aussi revendiquées. «Il est vrai que le nombre de wilayas où est enseignée Tamazight est passé de 16 à 11 cette année», a avoué la ministre, tout en soulignant, en revanche, qu'il y a une augmentation conséquente, dans ces wilayas, du nombre d'élèves qui l'étudient. D'après la ministre, «l'Etat œuvre pour la généralisation de tamazight». Elle citera dans ce sens la convention signée entre le ministère de l'Education et le HCA pour la promotion de l'enseignement de tamazight et fera part de nouvelles mesures qui permettront son enracinement dans le système scolaire. Ainsi, deux nouveaux manuels scolaires entreront en vigueur, dès 2017, dans le cycle primaire. Ces deux supports qui permettront, selon la représentante du gouvernement, de soulager les élèves de la surcharge des cours, incluront, pour l'un, les sciences humaines enseignées, dont tamazight, et pour l'autre, l'ensemble des matières scientifiques. Dans la même optique, il sera procédé, dès la même année, selon la ministre, à la généralisation de l'enseignement préscolaire avec, comme nouveauté, une prise en compte efficiente et réfléchie de la langue maternelle du scolarisé. De même, la ministre a déclaré que son département fait de l'enseignement de tamazight «un indicateur d'efficacité des directeurs d'établissements». Quant au faible quota attribué pour la wilaya de Béjaïa dans le cadre du concours de recrutement aux enseignants de tamazight (15 postes), alors que les besoins en sont de loin supérieurs, la ministre répondra que «la carte scolaire émise par la direction de l'Education a été respectée». S'exprimant au sujet du présent concours, Nouria Benghebrit, qui a visité un des centres d'examens due le ville de Béjaia, a tenu à rassurer les candidats sur le respect des conditions de transparence. «Cette année, aucune liste ne sera affichée avant sa validation par la direction de la Fonction publique», a déclaré la ministre. Mais à partir de l'année prochaine, annonce la ministre, les examens de recrutement se feront sur épreuves écrites pour, dit-elle, «plus d'égalité de chances».