C'est à la fois un hommage et une célébration d'un grand homme de la littérature auressienne et algérienne, qu'ont organisés la direction de la culture de Batna et l'association «El Djahidhya». La rencontre dédiée à El HachemiSaïdani, cette icône de Batna, s'est en effet ouverte, mardi après-midi au théâtre régional, sous le thème «le rôle de l'intellectuel dans la société, entre réalités et défis», et s'est étalée sur trois jours durant lesquels se sont déroulés des débats ainsi que des lectures de textes et de poésies. Une ambiance intimiste a régné sur la salle. Une pléiade d'universitaires, des représentants de la famille de l'intellectuel et quelque uns de ses amis, des amis de la culture aussi, du militantisme culturel, étaient là. Peu mais présents, fidèles à l'éprit du défunt Saïdani, auteur de «l'odyssée de la culture en Algérie», les participants ont évoqué son parcours et mis en exergue l'intellectuel qu'il était : «un véritable artisan de la prise de conscience sociale ayant eu le courage de jouer à fond son rôle d'éclaireur dans la société en la rendant capable de se gérer et de s'autocritiquer». Lors de son allocution, le président de l'association El Djahidhya, le Dr Mohamed Tine, a tenté d'expliquer sa vision: «L'intellectuelest impliqué politiquement dans tous les débats relatifs à son temps. Son rôle n'est pas confiné dans le seul registre de contestateur par nature qui dénonce les pratiques inacceptables des pouvoirs et réclame la dignité humaine. Il se doit d'œuvrer, par sa pensée et ses recherches,à présenter des solutions et des alternatives aux problèmes de sa société», a-t-il dit. Pour lui, c'est à cette description que correspond le regretté El Hachemi Saïdani ; une description que le président de l'association souhaiterait retrouver dans les futurs lauréats du prix «El Hachmi Saidani», qu'il a émis le souhait de voir revivre et ce, en sollicitant publiquement «les Auressiens». Abdellah Bouguendoura, directeur de la culture, a tout de suite répondu à l'appel en affirmant publiquement aussi sa volonté de lui donner une seconde vie, après qu'il soit éteint avec son initiateur : Tahar Ouatar. El HachmiSaidani était, cofondateur d'El Djahidia, membre de l'Union des écrivains algériens (UEA), correspondant de plusieurs journaux, dont Alger Républicain, auteur de plusieurs romans dont El Hariba (la fugueuse), Ennadhara El Maksoura (la lunette brisée) et surtout directeur de la maison de la culture de Batna pendant 14ans à laquelle il a su redonner tout son sens à son appellation : «Maison de la culture».