La ville de Batna vient de perdre un de ses fils connu, reconnu, estimé et regretté tant par le petit peuple que par le monde de la culture et des arts du territoire national. Il s'agit de Saïdani Hachemi. Ex-journaliste d'Alger Républicain, Hachemi était l'ami des auteurs algériens Rachid Boudjedra, Rachid Benaïssa et autres Tahar Ouettar avec qui il fonda l'association El Djahidia. Le défunt est auteur de plusieurs romans publiés. Il a élaboré le guide touristique des Aurès qu'il a exposé lors de la manifestation de l'Année de l'Algérie en France. Hachemi, natif de Batna, était cadre de la wilaya où il a occupé dans les années 1970 le poste de chargé de la cellule de communication pour être réaffecté en qualité de directeur de la maison de la culture Mohamed Laïd Khalifa en 1986 jusqu'en 2000 et dont il s'est délaissé sous la pression de ses détracteurs « opportunistes de la culture », disait-il de son vivant. Durant son règne s'est développé le mouvement culturel associatif. Une intense activité multiculturelle s'est étendue à travers la vaste wilaya de Batna. C'était l'un des premiers fondateurs du Festival de Timgad en 1966. En poste à la wilaya de Batna, le défunt Saïdani, meurtri par tant d'incompréhension et d'une marginalisation tuante, fut hospitalisé début décembre dans l'anonymat le plus absolu, ignoré par les autorités culturelles de Batna, dont on n'a pas remarqué la présence lors de l'enterrement de l'homme de culture. Et ce n'est que l'ex-directeur de la culture Amamra Mohamed El Hadi qui a pris le soin d'informer les journalistes, la radio locale et l'ENTV. Comble de l'ironie, la commission culturelle de la wilaya s'apprêtait à l'honorer. « Trop tard, dira El Hadi Amamra, l'on ne reconnaît nos hommes de culture qu'après leur départ. »