Les relations entre l'Algérie et l'Union européenne doivent changer. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, l'a clairement exprimé jeudi lors de la 9e réunion du conseil d'association Algérie-UE, à Bruxelles. Le MAE fixe deux conditions pour la réussite des relations entre l'Algérie et l'UE : le respect mutuel et l'équilibre des intérêts. «Nous n'acceptons pas les tendances intrusives. L'association n'élimine pas la souveraineté», a-t-il souligné d'emblée. L'Algérie respecte son partenaire et exige de lui qu'il respecte la souveraineté nationale, a-t-il souligné en répondant aux observations de l'UE sur les droits de l'homme en Algérie qu'il juge déplacées et dénuées d'objectivité. M. Lamamra ne s'arrête pas à ce niveau. Il dénonce «l'exercice stérile de classification des pays en catégories suivant le degré d'acceptation des directives européennes». Recadrant ainsi les relations entre l'Algérie et l'UE, le ministre insiste sur le déséquilibre apparent depuis la mise en œuvre de l'accord d'association. Il signifie ainsi aux Européens que l'Algérie a donné beaucoup plus que l'UE et que les choses doivent évoluer autrement. Les avantages comparatifs de l'Algérie doivent être dûment pris en charge dans le cadre de la nouvelle PEV, en cours de discussion. Il insiste sur le rôle de l'Algérie dans le maintien de la stabilité dans la région et sur son statut de fournisseur fiable de gaz à l'UE. Ramtane Lamamra relève également les sacrifices consentis dans la lutte antiterroriste pour stabiliser l'Algérie. Un effort qui a eu un impact direct sur la sécurité européenne. «Notre propre stabilité est déjà une contribution à la stabilité de l'Europe. Cela ne se quantifie pas», a-t-il souligné, réitérant dans ce sillage le refus de l'Algérie d'abriter une base de drones dans le cadre de l'opération navale, lancée par l'UE en mai dernier pour combattre le trafic de migrants dans la Méditerranée. Pour M. Lamamra, une deuxième évaluation de l'accord d'association s'impose. Au plan économique, le ministre a été direct en dressant un bilan négatif de la mise en œuvre de l'accord d'association, soutenant qu'une deuxième évaluation de ce document s'impose aujourd'hui. «Dans ce partenariat, l'Algérie a donné plus qu'elle n'a reçu», a-t-il relevé avec regret. Le ministre a affirmé que ce partenariat qui a profité à l'Union pendant dix ans doit désormais dépasser le caractère strictement commercial pour devenir un acte de développement.