Les trois paliers de l'éducation nationale accueilleront aujourd'hui 7 575 000 élèves dans 24 449 établissements, soit 18 770 écoles primaires, 4 137 collèges et 1 542 lycées. Si les capacités d'accueil ont été revues à la hausse par rapport à la rentrée précédente – 22 783 établissements en 2005 – le nombre d'inscrits pour la nouvelle année accuse en revanche une légère baisse par rapport à l'année dernière. La rentrée 2005-2006 a enregistré, en effet, 7 612 000 élèves, tous cycles confondus. Ainsi, le taux national d'occupation des locaux passera de 33,4 à 32,2 élèves par salle de classe. Quant au taux national de scolarisation des enfants âgés de 6 ans, souligne-t-on au ministère de l'Education, il dépassera cette année les 97%. Il est prévu de réceptionner de nouvelles infrastructures de restauration et d'hébergement destinées à « améliorer les conditions de scolarité des élèves », particulièrement en zones déshéritées. Dans ce chapitre, il y a lieu de noter que pas moins de 233 nouvelles cantines scolaires et 4 internats pour le primaire seront livrés au secteur. Le département de Benbouzid mettra également à la disposition des 2e et 3e paliers 157 nouvelles cantines et 35 internats. Le ministère de l'Education se félicite, en outre, que 7 000 nouveaux postes budgétaires aient été octroyés au secteur, dont 5000 destinés à l'encadrement administratif, « qui n'a pas bénéficié de postes budgétaires depuis 1995 ». Il est question aussi de l'introduction de 56 nouveaux programmes pédagogiques dans les nouvelles classes touchées par la réforme. Il s'agit de la 4e année primaire (11 programmes), de la 4e année moyenne (14 programmes) et de la 2e année secondaire (29 programmes). Le ministère de l'Education rappelle que dans ce sens, des semaines d'information et de formation ont été organisées en mars et avril 2006 au profit de 2000 inspecteurs des trois paliers et 1500 proviseurs de lycée. Ces nouveaux programmes ont induit l'édition de 44 nouveaux manuels scolaires représentant un total de 53 millions de manuels. Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a affirmé jeudi que la famille éducative entame avec la nouvelle rentrée scolaire « une étape décisive du processus de la réforme exigeant des résultats à tous les niveaux ». Dans un message répercuté par l'APS, Boubekeur Benbouzid indique que l'approche adoptée « a commencé à porter ses fruits ». Rappelant que « l'application des nouveaux programmes et manuels dans le cadre de la réforme requiert une attention particulière de la part des enseignants et exige que les meilleures conditions soient réunies au sein des établissements scolaires », il a appelé « au dialogue constructif et à la concertation entre les membres du collectif éducatif, y compris les élèves et leurs parents » dans le cadre de ce qui est appelé « le projet d'entreprise » qui vise principalement à « optimiser l'efficacité de la gestion administrative et éducative de l'établissement ». Néanmoins, en dépit des assurances exprimées par la tutelle, les syndicats se disent « mobilisés » pour une « réoccupation du terrain de la contestation ». Même si le terme « grève » n'est pas avancé explicitement, il n'en demeure pas moins que le CLA, le SNTE et le SATEF, trois syndicats autonomes de l'Education, qui se sont réunis le 7 septembre dernier à Alger, se déclarent prêts à la « lutte ». De quelle nature ? « Nous continuerons à exiger le droit à l'exercice syndical dans les établissements, de même que notre implication dans les commissions paritaires devant débattre du statut particulier de l'enseignant », souligne en substance Redouane Osmane, président du Conseil des lycées d'Alger (CLA).