Après le statut d'allié majeur non membre de l'OTAN, obtenu par la Tunisie, lors de la visite de son président, Béji Caïd Essebsi, en mai dernier aux Etats-Unis, voilà que la réunion du G7, tenue le week-end dernier en Allemagne, prend le relais et annonce un plan spécifique d'appui à la Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme. C'est le président américain Obama qui l'a annoncé dans son intervention lors de la séance du G7, réservée aux pays invités concernés par le terrorisme et qui sont le Nigeria, l'Irak et la Tunisie. Barack Obama a réagi aux requêtes du président tunisien citées lors de ladite séance et qui ne sont qu'un remake de ce qu'il a présenté à Washington quelques semaines plus tôt. Le président tunisien a mis l'accent sur la nécessité d'éradiquer les sources du terrorisme que sont la pauvreté, le chômage et le déséquilibre régional. Barack Obama a dit être prêt à examiner des demandes précises en la matière. Il a donné rendez-vous pour septembre prochain, lors de la réunion que tiendront les pays du G7 à New York en marge des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU. Entre-temps, la Tunisie, mais aussi l'Irak et le Nigeria, concernés par le même cadre d'assistance, soumettront à la présidence du G7 les programmes qu'ils estiment nécessaires pour éradiquer le terrorisme de leurs régions respectives. En réaction à cette proposition, Béji Caïd Essebsi a exprimé aux médias tunisiens, présents en Allemagne, sa satisfaction par rapport à cette initiative qui «vient à point nommé, répondre aux besoins urgents de soutien économique et sécuritaire». Pour Béji Caïd Essebsi, la Tunisie a recueilli un appui très spécifique lors du G7 en Allemagne. «Nous sommes dans l'attente de la concrétisation de ce soutien», a-t-il annoncé. Programmes spécifiques Selon les confidences recueillies par le manager de Leaders, Taoufik Hebaieb, présent au château d'Elmau en Bavière (Allemagne), où s'est tenu le sommet du G7, la Tunisie présentera à la présidence du G7, lors des prochaines semaines, deux dossiers complémentaires. Le premier concernera le développement régional, l'infrastructure et les projets à haute densité d'emplois, alors que le second portera sur les aspects sécuritaires. Ledit plan de soutien sera étudié en concertation avec la Tunisie et les pays du G7, a indiqué Moez Sinaoui, porte-parole de la présidence de la République tunisienne, qui a précisé que chaque pays du G7 proposera les solutions à apporter à la Tunisie, selon ses besoins et son approche de la lutte contre le terrorisme. Après une série de visites à l'étranger, qui l'ont mené notamment à Paris et Washington, le président tunisien a donc réussi, lors du sommet du G7 en Allemagne, à convaincre les grands de ce monde d'accorder l'aide nécessaire pour installer le socle de la relance socioéconomique dans son pays. Il reste toutefois à stabiliser la scène intérieure tunisienne, marquée par une tension sociale démesurée et, également, à réfléchir, de manière anticipatrice et concertée, aux propositions à même d'éradiquer le terrorisme. Car, «s'il est vrai que cet appui du G7 est très important, l'aval des programmes proposés par la Tunisie, par les bailleurs de fonds demeure fondamental», a souligné l'Association des économistes tunisiens, lors de son 10e Forum, tenu fin mai à Hammamet. «Les experts tunisiens peinent à trouver les bons projets qui attirent les financements», a-t-on alors décelé comme défaillance. Le chemin est donc encore parsemé d'embûches.