La chancelière allemande, Angela Merkel, sera dimanche à Berlin l'hôte d'un G7 marqué par l'absence de Poutine Berlin semble avoir à coeur de montrer des dirigeants accessibles, malgré la foule de manifestants altermondialistes attendus comme à chacun de ces sommets. Angela Merkel sera demain et lundi l'hôte d'un G7 confronté à des crises multiples, des problèmes de la Grèce à la guerre en Ukraine, en passant par le terrorisme international, dans l'ombre d'un grand absent, Vladimir Poutine. La chancelière allemande rencontrera d'abord demain matin le président américain Barack Obama à la mairie du village de Krün, avant une réception avec ses près de 2000 habitants sur la place de l'église. Au programme: costumes folkloriques, fanfare, bretzels et bière, dans le paysage de carte postale des Alpes bavaroises. Berlin semble avoir à coeur de montrer des dirigeants accessibles, malgré la foule de manifestants altermondialistes attendus comme à chacun de ces sommets. Une première mobilisation jeudi à Munich a déjà réuni sans violence près de 40.000 militants pour une mondialisation plus juste. Changement de décor dans l'après-midi. Les réunions de travail commenceront avec aussi les dirigeants du Canada, de France, d'Italie, du Japon et du Royaume-Uni au Château d'Elmau, un palace posé sur un alpage à 1200 m d'altitude, coupé du monde et protégé par des milliers de policiers. Cette réunion des sept puissances économiques sera la troisième sans le président Vladimir Poutine, depuis son exclusion de l'ancien format G8 après l'annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014. Son absence a été critiquée par plusieurs personnalités, dont son ami l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, au motif que les discussions perdaient de leur sens en l'absence d'un dirigeant incontournable sur les grands dossiers internationaux. Mme Merkel a pourtant jugé cette exclusion inévitable, le G7 représentant selon elle un club de pays partageant des «valeurs communes». Tant que la Russie, accusée de soutenir les troupes rebelles dans l'Est de l'Ukraine, «ne se conforme pas au droit international, un retour au format du G8 n'est pas imaginable», a-t-elle déclaré récemment. La menace imminente d'un nouvel embrasement militaire dans ce pays nourrira les discussions au Château d'Elmau. Le terrorisme islamique, du Proche-Orient à l'Afrique, en lien avec l'Iran et son dossier nucléaire, sont cependant le principal sujet mis en avant par la présidence allemande. Au deuxième jour du sommet, le G7 accueillera d'ailleurs le Premier ministre irakien Haider al-Abadi et cinq dirigeants africains, dont le président tunisien Béji Caïd Essebsi et son homologue du Nigeria, Muhammadu Buhari. Il s'agira d'examiner «quel soutien les pays du G7 peuvent fournir à ces pays», explique-t-on à Berlin, en soulignant qu'il sera aussi question d'aide au développement. A cet égard, seront conviés les présidents de grandes organisations internationales: ONU, FMI, OMC, Banque mondiale, OCDE. La Grèce, au bord du défaut de paiement et même menacée pour certains d'une sortie de la monnaie unique européenne, sera également incontournable. Le président français François Hollande, Angela Merkel, et Christine Lagarde du Fonds monétaire international, ainsi que le chef du gouvernement italien Matteo Renzi devraient s'en entretenir. Les Américains font pression pour une résolution rapide du conflit entre la Grèce et ses créanciers européens afin d'épargner une nouvelle crise à une économie mondiale déjà chancelante. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président du Conseil européen Donald Tusk seront d'ailleurs de la partie. Chancelière depuis près de dix ans, Angela Merkel, souvent considérée comme la femme la plus puissante du monde, sera la plus ancienne en fonction parmi les dirigeants du G7. Elle veut donner une dimension sociale et environnementale au deuxième sommet de ce type qu'elle accueille en Allemagne, après celui de Heiligendamm en 2007, au bord de la mer Baltique.