Pourquoi le père de Mohamed Merah est-il venu en France, début juin ? Comment a-t-il pu entrer sur le territoire français avec une carte de résidence qui arrive à expiration ? Enfin, pourquoi a-t-il été expulsé vers Oran, dans le premier avion en partance, le 5 juin dernier ? Cette expulsion menée au pas de charge cachait-elle quelque chose ? Elle avait en tout cas fortement irrité les avocats d'Albert Chennouf-Meyer, père du soldat assassiné par Mohamed Merah. Ils avaient clamé «leur indignation devant la précipitation … alors qu'il était absolument impératif qu'il soit entendu concernant les vidéos enregistrées et l'argent monnayé en échange de son silence». C'est justement ce père, accablé depuis mars 2012, qui accuse les services secrets français d'avoir versé 30 000 euros à Mohamed Benalel-Merah, en Algérie à l'époque des faits et qui avaient menacé les autorités publiques françaises, disant qu'il avait des preuves vidéo postées sur le Net par son fils indiquant clairement un assassinat caractérisé. Ce nouvel élément chiffré a été porté au dossier par le journal Le Point. Sur son blog hébergé par le site internet du newsmagazine parisien, l'ancienne policière Sihem Souid croit savoir que les services de sécurité intérieure de la DGSE auraient payé pour obtenir le silence du père de Mohamed Merah, jeune Toulousain impliqué l'assassinat de deux soldats français, et de l'attaque meurtrière d'une école juive à Toulouse. Le père de Mohamed Merah aurait ainsi «monnayé la remise aux services secrets français de deux vidéos d'une durée de 20 minutes chacune qu'il détenait. Celles-ci montreraient les dernières minutes de la vie du terroriste pendant lesquelles il expliquerait ses collaborations avec les services de renseignements français. Albert Chennouf-Meyer, le père d'Abel Chennouf, une des victimes assassinées par Mohamed Merah, a déposé plainte pour destruction de preuves. Le parquet de Paris vient juste de décider de l'entendre sur l'ensemble de ces faits», écrit Le Point qui ajoute que «Mohamed Benalel Merah aurait fait l'acquisition d'un terrain avec la somme qu'il aurait reçue de la DGSE ».