La promotion de l'image de l'Algérie à l'étranger est loin de refléter le discours officiel. La neuvième édition du Forum économique annuel germano-arabe, qui s'est tenue les 7 et 8 septembre à Berlin (Allemagne), en est la parfaite illustration. La délégation algérienne s'est faite petite devant ses pairs venant du monde arabe. L'Algérie a été représentée à cet événement par seulement deux personnalités officielles, à savoir le représentant du président de la République et le président de la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (CACI) accompagné d'un responsable de PME. Aucun ministre ni responsable d'entreprise publique ou privée n'a pris part à cet important rendez-vous. D'autres représentants de l'Algérie ont participé, mais à l'invitation de la Chambre algéro-allemande. La Mauritanie, pour ne citer que ce pays, était représentée par une délégation de plus d'une trentaine de personnes entre officiels et responsables d'entreprises. Le directeur général de la chambre algéro-allemande, Andreas Hergenröther, ne cache pas son incompréhension. Interrogé à ce sujet, Brahim Bendjaber, président de la CACI, évoque un problème de circulation d'information au sein de la chambre algérienne. Attendu, le ministre de la Participation et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, a manqué ce rendez-vous. Idem pour les fonctionnaires des ministères et les responsables d'entreprises publiques. Certains ont dû rater le rendez-vous pour une histoire de réservation du titre de voyage. L'ambassade d'Algérie en Allemagne a délégué son chargé des affaires économiques pour représenter l'ambassadeur actuellement en congé. Devant la défection des Algériens, ce sont les Allemands eux-mêmes, à travers le directeur de la chambre algéro-allemande et les représentants des sociétés allemandes présentes en Algérie, qui se sont substitués aux nationaux pour défendre nos propres intérêts ! A l'ouverture du forum, pas moins de 700 participants étaient présents dont une grande partie de la délégation officielle et d'hommes d'affaires venus de plusieurs pays arabes. Pour cette neuvième édition du forum, c'est le Koweït qui est au centre d'intérêt, succédant ainsi à l'Egypte pour l'édition 2005. L'ouverture du forum s'est faite en présence du premier ministre koweïtien et du ministre allemand de l'Economie et de la Technologie. Il ressort des exposés présentés par les responsables allemands une nette évolution des échanges entre le monde arabe et l'Allemagne durant les six dernières années. Le volume des échanges a progressé de 16% en 2005, atteignant un montant de 29 milliards d'euros contre 25 milliards d'euros en 2004. L'Algérie, d'après les statistiques de la Chambre arabo-allemande du commerce et de l'industrie, est le deuxième plus important partenaire arabe de l'Allemagne après la Libye. Un exposé sur les potentialités économiques algériennes a été présenté par Mohamed Fichkeur, ancien fondateur de l'IAP de Hassi Messaoud et actuel président- directeur général du groupe privé Red Med, spécialisé dans les services énergétiques et vice-président de la Chambre algéro-allemande. Cette intervention faite en allemand a laissé une bonne impression chez les Allemands, mais aussi a fait jaser beaucoup d'opérateurs et responsables arabes. L'orateur a axé son intervention sur l'importante présence allemande en Algérie ces dernières années et a invité d'autres investisseurs à suivre leurs confrères. Le directeur général de l'opérateur mobile privé algérien Nedjma, Andre Halley, est également intervenu hier en présentant un exposé sur les résultats positifs réalisés par son entreprise en Algérie et sur les opportunités intéressantes qu'offre le marché algérien dans plusieurs autres domaines d'activité. Très attendue, l'intervention du directeur général de la Chambre algéro-allemande a été suivie avec un grand intérêt et par un important panel d'opérateurs économiques allemands intéressés par l'investissement en Algérie. M. Hergenröther a axé son exposé sur le retour de la stabilité et la sécurité dans le pays et la formidable reprise économique ces dernières années. Une reprise qui s'est matérialisée par le retour de la confiance aux investisseurs à la fois nationaux et étrangers. Le privé national, souligne l'orateur, contribue aujourd'hui à 70% de la croissance du PIB hors hydrocarbures et pas moins de 398 entreprises étrangères activent sur le marché algérien. Le nouveau cadre légal et juridique régissant l'investissement en Algérie est devenu, rapporte-t-il, attractif en ce sens où il facilite l'installation des entreprises étrangères avec, en prime, plusieurs avantages.