Cheville ouvrière du cinq de l'Union sportive sétifienne, qui a en peu de temps gagné des galons, Abdeslam Djaroudi, nous parle de l'extraordinaire saison bouclée à la deuxième place du championnat national de basket-ball… Quelles appréciations faites-vous de votre défaite en finale du playoff ? Après un extraordinaire parcours, l'équipe flanche au dernier moment. On est déçu car on est passé à côté d'une première pour le basket sétifien qui revient au-devant de la scène. Avec un effectif réduit et sans gros moyens de récupération, mon équipe a disputé six matchs intenses en une semaine. Ne plaidant pas en faveur du développement du basket algérien, la programmation a été l'autre adversaire de l'USS qui tenait tant à dédier ce premier trophée à Ahmed Ouahrani, notre défunt président, l'un des artisans du sursaut du basket à Sétif. Pouvez-vous être plus explicite au sujet de la programmation ? Lors du premier playoff, programmé pour on ne sait quelle raison à Dar El Beïda, on oblige l'USS à boucler sa première rencontre à une heure tardive et à disputer la seconde le jour suivant, sans lui donner le temps de souffler. Cette manière de faire n'est pas innocente. Il faut savoir que l'Algérie est le seul pays au monde où le 8e du classement participe au playoff. Alors que dans beaucoup de pays cette phase se limite aux 4 premiers devant jouer une demi-finale et une finale, selon un calendrier bien établi. Pour votre quatrième saison en Superdivision, la place de vice-champion d'Algérie est une sacrée performance, non ? Finir vice-champion d'Algérie, derrière le GSP avec sa grosse logistique et son armada d'internationaux, n'est pas une sinécure. En dépit de la déception, nous sommes tout de même fiers du parcours réalisé et de la joie procurée aux férus du basket, venus en nombre à la salle du 8 Mai 1945 qui a fait le plein. Ce résultat qui nous permet de disputer le Championnat maghrébin et les qualifications à la Coupe d'Afrique des clubs champions est la résultante d'un long travail appuyé par les précieux concours du DJS et du maire que nous ne remercierons jamais assez. Nous ne pouvons passer sous silence l'incommensurable aide du directeur de l'ENSO avec lequel nous avons bien travaillé. Qu'allez-vous faire pour bien aborder les prochaines échéances ? La participation à une compétition internationale nécessite des moyens financiers et des joueurs d'un certain calibre. Pour cela, nous comptons sur l'appui et le soutien des autorités locales à l'écoute. Nous allons recruter 3 ou 4 joueurs devant renforcer le groupe. Ayant occasionné des blessures à nos joueurs, le sol dur de la salle du 8 Mai nous pose problème. Nous faisons confiance à la direction de l'OPOW qui a promis d'installer un parquet, plus propice à la pratique de la discipline. Que pouvez-vous dire sur le niveau du basket algérien et de l'apport des joueurs étrangers ? Il ne faut pas se voiler la face, le niveau du basket algérien n'est pas bon. Avec un système de compétition suicidaire, on ne donne pas l'occasion aux équipes d'évoluer sereinement. Il ne nous permet pas de donner la chance aux jeunes talents pour avoir un temps de jeu et acquérir de l'expérience en se frottant à des seniors et aux étrangers qui ont ramené le plus attendu. Pour le bien de la discipline, on doit à mon avis revoir le système de la compétition et sa programmation. Une telle mission ne peut se faire sans les principaux acteurs, à savoir les dirigeants et les entraîneurs. En parlant de talents, quelle place occupent les jeunes catégories dans votre club ? Fondé en 2002, l'USS comptant 182 licenciés est un club de basket faisant de la formation son principal cheval de bataille. Cette politique a été fructueuse. Sachant que nos minimes et cadets garçons ont remporté 4 Coupes d'Algérie. Nos cadets et juniors ont décroché le titre de champion d'Algérie en 2014. Nous avons été à sept reprises champion national toutes catégories (minimes, cadets et juniors). Ces performances démontrent qu'à l'USS, le travail à la base est une tradition et une culture à la fois.