Le chef du FLN a rejeté poliment la proposition d'Ouyahia et a attaqué l'opposition et la presse. Amar Saadani a rejeté la proposition formulée par le secrétaire général par intérim du RND, Ahmed Ouyahia, proposant la constitution d'une alliance présidentielle comprenant son parti, le FLN, le TAJ du ministre du Tourisme, Amar Ghoul, et le MPA du ministre du Commerce, Amara Benyounes. Une fin de non-recevoir qui n'a surpris personne tant la direction du parti s'est échinée, ces dernières heures, à minimiser la démarche d'Ahmed Ouyahia.Pour Amar Saadani, le FLN n'a pas pour vocation d'être «un des wagons du train, mais d'en être la locomotive» ! Du reste, pour lui, l'alliance à laquelle appelle le secrétaire général par intérim du RND est «prématurée». En clair, le FLN et le RND ne jouent pas dans la même cour. D'autant que pour Saadani, adoubé par le président Bouteflika lors du 10e congrès et félicité par le chef d'état-major et vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, les deux hommes politiques ne sont plus logés à la même enseigne. Et de dégainer sa propre initiative pour torpiller celle d'Ouyahia : il propose de mettre en place un front national regroupant des formations politiques et des syndicats. Une sorte de club au service du Président, mais sous l'égide du FLN. «Nous appelons à la constitution d'un front national de soutien au Président, d'abord, qui est une initiative du FLN. Ce front regroupera l'ensemble des partis et associations qui ont soutenu le Président», a-t-il affirmé. Presse Autre sujet de courroux pour le chef du FLN : la lettre que lui a adressée le général Gaïd Salah et critiquée par l'opposition. Pour Saadani, le message du chef d'état-major «ne constitue pas une violation de la Constitution» et les attaques dont il est l'objet sont injustifiées, tant «si Gaïd» comme il le surnomme a toujours agit dans la légalité. «Ceux qui critiquent sa lettre sont ceux qui ont appelé à l'intervention de l'armée lorsque le Président était hospitalisé au Val-de-Grâce, pour provoquer un coup d'Etat. Mais si Gaïd avait refusé que l'armée intervienne, il a refusé le coup d'Etat contre la légalité constitutionnelle», a affirmé le patron du FLN, qui en a profité pour régler ses comptes avec une certaine opposition qu'il considère dépourvue de projets. Par ailleurs, Saadani s'est attaqué à une «certaine presse» dirigée, selon lui, par un seul rédacteur en chef, en référence au patron des Services, Mohamed Médiène dit Toufik. L'attaque contre la presse intervient au lendemain de la conférence du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, au cours de laquelle il s'était dit prêt à préserver la presse et en reconnaissant les défaillances de la communication officielle. «Je ne reproche rien à la presse car la communication officielle fait défaut», a-t-il déclaré, tout en apportant un satisfecit au travail du quotidien El Watan, jugé de «qualité».