Le projet de transfert des eaux depuis le barrage de Tilesdit pour de nombreuses communes à l'est de Bouira devait être livré en juin 2014. L'alimentation en eau potable depuis le barrage de Tilesdit pour les communes de la daïra de M'Chedallah, à l'est de Bouira et celles de la daïra de Mansourah, à l'ouest de Bordj Bou Arréridj, ne sera pas mise en service à proche échéance. Le barrage de Tilesdit se trouve dans la commune de Bechloul, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Bouira et dispose d'une capacité d'emmagasinement de l'eau de l'ordre de 165 millions de m3. Le projet confié à l'entreprise Amenhyd dont les travaux ont été entamés le mois d'août 2012 pour un délai de 22 mois, traîne toujours. Les autorités locales ont pourtant annoncé, en grande pompe, la mise en service de ce réseau pour le mois de mars, puis juin 2014. Une année après, les travaux sont toujours en cours et le délai de livraison, prévu pour ce mois de juin, risquent encore une fois de se prolonger. Selon un employé de l'entreprise chargée du projet, les travaux avancent très lentement ces dernières semaines, et ce depuis que l'entreprise a commencé le projet dans la daïra de Mansourah, dans wilaya de Bordj Bou Arréridj. «La moitié du matériel destiné au projet d'AEP de M'Chedallah a été consacré au deuxième projet lancé à Mansourah. Cela a presque freiné la cadence des travaux. Il faut ajouter à cela la longue grève et le licenciement d'une vingtaine de travailleurs. C'est ce qui nous a causé beaucoup de retard», souligne cet employé. Pour tenter de rattraper les retards et faire face au manque d'effectifs, l'entreprise a fait venir ses employés qui travaillaient dans d'autres chantiers du groupe Amenhyd. Plusieurs réservoirs ne sont pas encore achevés. Ainsi, il y a des communes qui utilisent encore des réseaux AEP datant des années 1970. Quant à la disponibilité de l'eau potable dans les robinets de façon permanente, les habitants de plusieurs communes de la daïra de M'Chedallah peuvent attendre encore longtemps. La distribution de l'eau potable acheminée depuis la source de «Ainssar Averkan», dans la commune de Saharidj, est rationnée. Mis à part les habitants du chef-lieu de daïra qui disposent de l'eau au quotidien, ceux des autres communes n'arrivent pas à se désaltérer. Dans la commune d'Ath Mansour, les villageois n'ont droit à ce liquide précieux qu'un jour sur deux. Même galère dans la commune d'Ahnif. À Chorfa, les habitants affirment que l'eau arrive quotidiennement mais seulement pendant une heure. Le reste de la journée, les robinets sont à sec. Quant aux habitants de la commune d'Aghbalou, commune de montagne, ils se contentent de s'approvisionnent à partir des sources de la région. En somme, raccorder les 45 communes de Bouira au réseau d'AEP en 2015, comme cela a été promis, c'est un défi difficile à relever.