Préoccupé par les atteintes multiformes au droit à la libre circulation, le bureau de la LADDH de Tlemcen, en collaboration avec le SNAPAP, a animé, avant-hier, une conférence-débat à Maghnia sous le thème «Droit et liberté de circuler». Faleh Hammoudi, responsable de wilaya de la ligue de défense des droits de l'homme, a expliqué la gravité «que représente la fermeture de la frontière algéro-marocaine et les conséquences ayant engendré l'agence FRONTEX (L'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union européenne, en français «Frontières extérieures»), une sorte de gendarme ayant pour mission de juguler le flux migratoire en direction des pays européens. Les autorités marocaines ont entrepris de poser une ligne grillagée avec parcimonie le long de la frontière. De son côté, la partie algérienne à creusé une tranchée d'une profondeur de plus de trois mètres, sans égards aux limites officielles de la frontière, puisque par endroits la tranchée se trouve être à plus de cent mètres à l'intérieur des limites nationales, donnant ainsi l'occasion -volontairement ou non- à une remise en cause des limites officielles reconnues au moment où l'Union européenne a levé toutes les barrières et les contraintes facilitant la circulation des personnes et des biens, a expliqué le conférencier qui ajoute que cette opération inadmissible a causé d'énormes préjudices aux fellahs d'une région frontalière à vocation agricole, sans oublier les préjudices enregistrés dans le domaine commercial encourageant, en parallèle, le commerce informel dont le trafic des carburants. En contrepartie de drogues et autres barbituriques, des produits alimentaires provenant du pays voisin inondent le marché national. Des citoyens présents ont relevé que la «fermeture de la frontière n'a en aucun cas réglé les problèmes découlant du commerce illicite» tout en soulignant que cette «fermeture n'a aucune raison d'être maintenue et que la libre circulation des personnes et des biens, conformément au commandement de la déclaration universelle des droits de l'homme, s'impose plus que jamais, ce qui permettrait l'harmonisation et un retour vers une fraternité entre deux peuples unis par une même histoire et par biens d'autres choses qui devraient prévaloir sur l'entêtement consistant à priver deux populations séculairement unies par des liens de sang, de langue et de religion». M. Hammoudi dira : «L'ouverture de la frontière algéro-marocaine, tant souhaitée par les deux peuples frères, aura le mérite de ne plus être l'unique frontière fermée dans le monde, après celle de Gaza». A l'issue de la conférence, il a été recommandé la réouverture inconditionnelle de la frontière terrestre, la fermeture sans préalable de l'agence FRONTEX, la suppression des laissez-passer et une solution à la pollution des eaux qui alimentent le barrage de Boughrara. (Maghnia).