Le Maroc aurait son propre mur de séparation tout le long de la frontière avec l'Algérie. C'est ce qu'a révélé dernièrement la presse marocaine. Un projet qui menace l'unité du Maghreb et qui coutera au Maroc la somme de quelques 20 milliards de dollars .Le Royaume a-t-il les moyens de ses ambitions ? Le Royaume sous prétexte d'être inquiété par la contrebande et le flux des migrants irréguliers sur son territoire, envisagerait de dresser un grillage le long de la frontière algéro-marocaine, s'étendant sur une distance de 450 km de Saidia à Figuig. Un projet qui suscite d'ores et déjà la polémique et jette un pavé dans la mare. En effet, les associations œuvrant dans le domaine des migrations n'ont pas hésité à émettre des objections à la construction d'une telle barrière. « Même si on ne dispose pas d'informations confirmant ou infirmant ce projet, on est contre toute militarisation des frontières et la restriction des libertés de circulation», a déclaré Hicham El Baraka, président d'ABCDS Maroc, association qui vient en aide à ces migrants à Oujda. Même son de cloche de la part de Khadija Elmadmad, tribune Unesco «Migration et droits humains», qui estime que ledit grillage aura certainement des conséquences sur les droits des migrants. « Si le Royaume a le droit d'exercice sa souveraineté sur son territoire, il reste pour autant la question de garantie des droits des migrants. C'est le cas, par exemple, des demandeurs d'asile. On se demande si le Maroc permettra au HCR et aux associations œuvrant dans le domaine de la migration d'accéder à ces zones», a-t-elle précisé. Mais l'Algérie est-il aujourd'hui un pays émetteur de migrants irréguliers vers le Maroc ? «je ne crois pas », répondu un résident de Oujda. Les chiffres et les statistiques manquent mais sur le terrain, le constat est autre. Un grand nombre de migrants (contrebandiers marocains) entrent clandestinement en Algérie via Maghnia, la ville algérienne la plus proche, pour arriver à Oujda et Nador» pour se ravitailler du carburant algérien. Notre source nous a révélé que s'il y avait une certaine baisse, ces derniers mois, du flux migratoire due aux dernières prises en main du gouvernement algérien et au renforcement des contrôles aux frontières à cause de la guerre lancée par le pouvoir algérien contre les « hallabas marocains » Aujourd'hui, les marocains souffrent le martyre au Maroc due au manque du carburant et la cherté de cette matière essentielle pour la vie. Dans un autre contexte certains marocains comme Khadija Elmadmad, estime que ce projet portera un coup dur à l'unité maghrébine, elle pense que ce sont les peuples des deux pays qui seront les premiers perdants. Autres interrogations suscitées par ce projet et non des moindres: le coût de ce projet. En effet, nombre de spécialistes de la question migratoire se demandent combien cette clôture coûterait au budget de l'Etat. Des expériences mondiales similaires démontrent que le mur séparant les Etats-Unis et le Mexique aurait coûté de 10 à 20 milliards de dollars et que la barrière de Mellilia a été estimée à 33 millions d'euros. Des sommes faramineuses sans compter les frais de maintenance et de fonctionnement. Le Royaume a-t-il les moyens de ses ambitions ?