La Tunisie a fait encore une fois l'objet d'une attaque terroriste. Quatre nouvelles victimes sont venues grossir les rangs des martyrs du terrorisme. Hier à l'aube, selon le recoupement d'informations relatées par plusieurs médias (TAP, radios Shems FM et Mosaïque FM, Business News, Assabah News), deux terroristes à moto ont lancé une grenade contre une patrouille de la Garde nationale, stationnée sur la route entre les localités de Bir Hfey et Sidi Ali Ben Aoun, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid. La grenade lancée par les motocyclistes n'a pas causé de dégâts importants, mais la patrouille engagée dans la poursuite des assaillants a été cueillie par le feu des deux terroristes. Deux agents ont succombé dans cette embuscade. Le décès de deux collègues n'a pas empêché le reste de la patrouille de continuer la poursuite, en coordination avec l'armée. Dans leur fuite, les deux terroristes ont abattu un troisième agent des forces de l'ordre qui escortait la voiture transportant les épreuves du concours d'accès aux lycées-pilotes. L'échange de coups de feu s'est poursuivi au niveau de la localité de Hichrya, où se tenait le marché hebdomadaire. La peur et la confusion ont été à l'origine de bousculades et de scènes de désordre dans le marché, qui ont abouti à plusieurs blessures et contusions. C'est à Hichrya que le premier terroriste a été abattu ; il s'agit d'un ancien instituteur de la région, qui a abandonné son poste depuis trois ans, selon les premières investigations. Le deuxième terroriste a été blessé et arrêté. Selon des témoignages recueillis par Radio Shems FM dans la localité de Hichrya, les citoyens ont aidé les forces de l'ordre dans l'encerclement des terroristes. Il y a eu même des tentatives de lynchage du terroriste abattu par les forces de l'ordre. Il a fallu que les soldats tirent en l'air pour éloigner les citoyens. «Il se peut que le cadavre soit miné», entend-on un soldat crier dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, et ce, pour créer un périmètre de sécurité autour du corps. Ce n'est qu'alors que les habitants se sont résignés à proférer des insultes traduisant leur colère contre le terroriste abattu, gisant sur le sol. Les mêmes scènes de colère ont été observées devant l'hôpital régional de Sidi Bouzid. Les citoyens ont voulu empêcher de secourir le terroriste blessé. «C'est une source importante d'information», n'a-t-on cessé de leur expliquer. Le directeur régional de la Santé à Sidi Bouzid, Docteur Mohamed Ezzaher Ahmadi, a indiqué que 12 blessés ont été pris en charge à l'hôpital de la ville, dont un soldat et un terroriste. «Deux blessés graves seront transférés vers un centre hospitalo-universitaire», a-t-il précisé en milieu de matinée. Il s'agit d'un citoyen et du terroriste blessé, qui ont été transférés vers le CHU de Sfax. Le corps d'un gendarme décédé a été également transporté à l'hôpital de Sidi Bouzid.