Les postulants au projet de 50 logements LSP et locaux d'Akbou, sis au lieudit Ighil Messaoud, à 70 km au sud de Béjaia, ne savent plus à quel saint se vouer. 8 ans qu'ils attendent que leurs logements soient achevés, les protestataires, organisés en association, montent au créneau pour exprimer leur ras-le-bol. Les souscripteurs reprochent au promoteur privé Hidja Azedine d'avoir bloqué le projet auquel ils ont souscrit en 2007. Les contestataires se disent surpris de constater au niveau des directions de la caisse nationale du logement (CNL) et de la direction du logement (DLEP) «que les dossiers de l'aide de la CNL ont été déposés, puis, retirés par le promoteur sous prétexte que nous n'avons pas versé les premières tranches». Pourtant, déclarent les signataires de la pétition de dénonciation, «le promoteur a reçu des sommes substantielles dont le versement préliminaire s'élève à 600 000 DA et 1000 000 DA. Chose que le promoteur a nié devant les services de la DLEP», attestent nos interlocuteurs. Dans une lettre adressée au ministère de l'habitat, ils soupçonnent une manœuvre «visant, disent-ils, le temps aidant, à écarter la plupart des postulants et les remplacer par de nouveaux prétendants aux logements et de leur exiger des montants à sa guise». De nombreuses personnes se sont désisté après cinq années d'attente, ajoutent la même source. Le projet étant arrivé à la phase finale, les souscripteurs ont sollicité le ministre de l'habitat en vue «d'inciter le promoteur à procéder au dépôt de nos dossiers CNL et FNPOS et la délivrance des actes de vente ainsi que la remise des clés». De son côté, le promoteur qui s'est déplacé à notre bureau a refusé de répondre à propos du contenu de la lettre de l'association Bon Voisinage d'Akbou. Pour lui, «il s'agit d'une manipulation. Il y a un seul individu qui a lancé une campagne de dénigrement contre mon entreprise». Ceci dit, M. Hidja Azedine a préféré charger l'administration locale la tenant pour responsable du retard accusé dans la livraison des 50 logements aux postulants. Il a expliqué, entre autres, les déboires qu'il a dû affronter pour mettre sur pieds son chantier. D'après une lettre qu'il a remis à notre rédaction, «le projet qui a été programmé en 2007 n'a connu un début effectif des travaux qu'en mai 2008 à cause de la nature du terrain et la réfection des études de génie civil qui a engendré par la suite des travaux supplémentaires». Une nouvelle configuration du projet qui a poussé le promoteur à demander auprès de la wilaya une réévaluation du projet en 2009. «Devant l'ampleur des surcoûts engendrées, la wilaya n'a pas trouvé mieux que de faire un constat du retard au lieu de réserver une suite favorable à la demande de réévaluation qui était amplement justifiée», lit-on dans le document. Ajouter à cela, le promoteur a affirmé que «l'administration de wilaya a fait la sourde oreille à toutes nos sollicitations que ce soit pour le renouvellement du permis de construire qui a mis 15 mois après l'introduction de la demande en juin 2010 ou bien le permis d'achèvement, ce dernier, qui a été débloqué grâce à l'intervention du maire». Le comble, ajoute l'entrepreneur, «devant l'absence de main d'œuvre, l'entreprise a été contrainte d'aller chercher des travailleurs dans les autres wilaya sachant que le bureau de main d'œuvre locale n'a pas pu satisfaire notre demande. Résultat, le promoteur écope de 35 000 DA d'amende».