Le tribunal de l'Union européenne a examiné mardi le recours formé par le Front Polisario contre l'accord agricole conclu en 2000 entre l'UE et le Maroc et la décision sur cette affaire sera rendue dans quelques mois, a indiqué un communiqué du ministère sahraoui de l'Information, parvenu hier à l'APS. Selon le communiqué, les débats sur cette affaire «ont été particulièrement intenses lors d'une audience qui a duré 9 heures. L'affaire a été mise en délibéré et la décision sera rendue dans quelques mois». En 2000, l'UE avait conclu un accord d'association avec le Maroc pour le développement des échanges agricoles avec les pays de l'UE. L'article 2 de cet accord prévoyait que cet accord était conditionné par le respect des droits de l'homme et la charte de l'ONU. «Or cet accord a été appliqué en violation des droits ainsi proclamés : le Maroc a institué une agriculture d'exportation qui repose sur des fonds européens et marocains et les exportations massives sont exactement contraires aux droits de la population sahraouie», a précisé la même source. «Ce modèle agricole importé a seulement pour objectif d'enrichir des firmes européennes et de conforter l'occupation marocaine par la perception des taxes et le recrutement de salariés marocains. Le but réel est de développer cette activité économique contre nature qui permet de maintenir l'occupation militaire du Sahara occidental par le Maroc dans le grand jeu de la colonisation économique», a également expliqué le ministère sahraoui de l'Information. Ainsi, le Front Polisario, qui a recours à la justice européenne, «assume entièrement cette procédure et il s'est engagé dans un processus global combinant l'action politique, la diplomatie et la défense de ses droits», a ajouté le texte. «Le Front Polisario regrette toutefois que ses demandes de négociations directes avec le Conseil européen et la Commission européenne aient jusqu'à ce jour été rejetées et il conforme son immédiate disponibilité pour des négociations sincères avec les instances européennes. Mais en l'absence de ces négociations, c'est à la justice de se prononcer», a insisté le ministère. Le Front Polisario «place toute son action sous l'angle du droit international. Ce sont ceux qui, depuis 1975, s'opposent à l'application du droit international qui tôt au tard perdront. La colonisation est un modèle fini et il faut au plus tôt organiser le référendum d'autodétermination», a conclu le communiqué.