Nous n'entrons pas en période d'austérité, mais dans un nouveau contexte de rigueur budgétaire et de rationalisation de la dépense publique», a assuré hier le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, lors d'une intervention sur les ondes de la Radio nationale. Face à la baisse des prix du pétrole et donc des revenus du pays, a ainsi expliqué le ministre, «nous avons décidé de mettre en place de nouvelles orientations budgétaires, tant à travers la loi de finances complémentaire pour 2015 que via la prochaine loi des finances, afin de rationaliser les dépenses et d'accroître les recettes ordinaires de l'Etat». Pour autant, a-t-il assuré, il n'est pas question, dans le contexte actuel, d'aller vers des mesures d'austérité, ni de revoir le niveau des subventions et des dépenses liées à l'action sociale de l'Etat. La nouvelle politique budgétaire, a-t-il précisé, s'appuie sur une optimisation des ressources financières et une rationalisation des dépenses liée à l'action économique de l'Etat. «Pour chaque dinar investi, il faut en gagner plus», explique en ce sens le ministre des Finances, tout en affirmant que les transferts sociaux, les traitements salariaux et tout ce qui touche au pouvoir d'achat des citoyens ne feront l'objet d'aucune mesure de réduction. Selon lui, l'enjeu de la nouvelle politique économique du gouvernement est de compenser la baisse des recettes de la fiscalité pétrolière par l'amélioration des recettes ordinaires, en favorisant notamment les investissements à forte valeur ajoutée, ainsi que les exportations hors hydrocarbures, qui devront être portées, a-t-il estimé, à un niveau de 3 milliards de dollars, contre deux milliards actuellement. Dans cet ordre d'idées, a encore souligné le premier argentier du pays, l'évolution négative de la balance des paiements et de la balance commerciale n'a pas atteint un rythme alarmant, mais l'Etat, prévient-il, est déjà décidé à agir sur la facture desi mportations, en réduisant surtout les dépenses superflues et en luttant efficacement contre les pratiques frauduleuses. S'agissant enfin des fluctuations de la monnaie nationale, Abderrahmane Benkhalfa s'est contenté d'indiquer que sa valeur est d'abord le reflet de la santé économique du pays et qu'il faut avant tout instaurer une économie compétitive et diversifiée pour renforcer la parité du dinar.