La situation au CEM Massinissa de Bab El Oued se complique de plus en plus. Un fait exceptionnel cette année : la rentrée scolaire n'a tout simplement pas encore eu lieu, même si les élèves ont regagné les bancs de l'école. Les inscriptions de plus de 600 élèves ne sont pas faites et les listes des écoliers ne sont pas établies. Les membres de l'association des parents d'élèves du CEM en question, qui ont fait état, hier, de cette situation du moins ambiguë, ne savent plus où donner de la tête. Tous les problèmes, indique M. Taliouine, président de l'association, ont commencé par la vacation du poste de directeur de l'établissement. L'ex-directeur, affecté au CEM en mai 2005, a été donné pour partant bien avant la fin de l'année scolaire 2005-2006. Pourquoi l'Académie a-t-elle accepté la réaffectation de ce responsable et celle du surveillant général, alors qu'il est venu à Massinissa pour remettre les choses en ordre, s'interroge-t-on au sein de l'association. Pis, l'Académie n'a pas pensé à leur remplacement, du moins officiellement. Hier matin, la cour de l'établissement a été le théâtre d'une violente prise de bec entre le « nouveau » directeur, en fonction au CEM Zine Labidine (Bab El Oued) et les membres de l'association. Le nouveau responsable a été affecté, indique M. Taliouine « provisoirement » (sa mission s'est terminée hier soir), mais sans aucun document officiel. Depuis samedi, tous les documents (emploi du temps…) de Massinissa portent le cachet de Zine Labidine ! « Je suis venu uniquement pour sauver la face. Si vous avez des choses à dire, allez voir le directeur de l'éducation ! », lui répond son vis-à-vis. A l'heure où ces vifs échanges de propos ont lieu, le directeur de l'éducation d'Alger-Centre, dont dépend la « gestion et le suivi » du CEM, était en réunion avec l'ex-directeur et l'ancien surveillant général pour discuter de leur réaffectation à Massinissa. Selon le président de l'association, cette réunion a finalement débouché sur le retour des deux responsables à leur ancien poste avec une mission claire : « Gérer les affaires courantes ». M. Taliouine se dit soulagé, mais « inquiet ». « La gestion de l'établissement pose toujours un problème », indique-t-il. Pour rappel, la situation financière du CEM attend toujours un assainissement. Durant l'année scolaire 2004-2005, plusieurs enquêtes ont été ouvertes par l'Académie et le ministère de tutelle, suite à des « réserves de gestion » soulevées par l'association. Massinissa souffre actuellement de l'absence de documents se référant à sa gestion durant la période 1985-2003 et à la présence de deux gestionnaires à la tête de l'intendance. Les primes scolaires (2000 da) de l'année scolaire 2003-2004, d'un montant de 740 000 da, ne sont pas encore attribuées aux 270 élèves démunis scolarisés dans les trois écoles attachées à l'intendance du CEM, faute d'une dérogation du département de M. Benbouzid. Les frais des examens du BEF (168 000 da), perçus durant la même année scolaire, ne sont pas versés à l'Académie. Les fournisseurs des cantines scolaires des établissements attachés à Massinissa ne sont toujours pas payés (1 million de dinars). A cela, s'ajoute le squatt d'un laboratoire, d'une classe et d'un local à tirage. Selon M. Taliouine, le dossier de l'enquête a été ficelé et il reste à prendre les « décisions qui s'imposent ». « Cet établissement ne peut pas se relever de lui-même. Il y a beaucoup de gens de l'intérieur et de l'extérieur qui brouillent les cartes », estime un enseignant de l'établissement. Mis à part toutes ces irrégularités, c'est la rentrée scolaire et tout va bien au CEM Massinissa de Bab El Oued.