Comment a-t-on pu laisser se multiplier les incohérences urbaines dans une ville ayant bénéficié au départ, d'un urbanisme adéquat ? Certes la cité d'Aïn Beida a, elle aussi, connu une extension urbanistique sans précédent durant les trois dernières décennies. Mais les nombreuses extensions au lieu de calquer les nouveaux quartiers en adéquation avec les anciens, les urbanistes ont agi dans l'urgence pour dessiner des plans pour les nouveaux lotissements où parfois les rues ne sont pas alignées, les places et parking inexistants, les espaces verts non aménagés… Ce qui est encore plus préjudiciable à la cité, ce sont ces excroissances que certains habitants se sont permis d'édifier devant leur chez soi, défiant de ce fait les règles les plus élémentaires de l'architecture. Les services habilités de la police chargée de l'urbanisme effectuent des opérations de démolition quand il s'agit de constructions illicites, mais quant à interdire à des citoyens d'opérer des transformations qui enlaidissent l'aspect général du quartier, cela n'a pas encore eu lieu. Comment qualifier ces opérations que des résidents dans les immeubles socio-locatifs se permettent de réaliser au dépens de l'architecture originelle ? Des balcons sont obturés pour devenir juste une baie vitrée. -Les cités réalisées dans la périphérie, elles aussi, ne paient pas de mine. Outre le fait que les maisons ne soient pas alignées, comme le veut l'usage urbanistique, les propriétaires n'ont pas jugé utile de faire faire par un maçon le crépissage et pour finir badigeonner les façades extérieures. Ainsi, quand le visiteur traverse ces lieux, il éprouvera la sensation d'être dans un grand chantier tant les murs gardent encore et toujours la couleur grise du ciment. Les anciens quartiers, notamment celui appelé Ahmed Ben Moussa (ex Willigens) et qui englobe maintenant l'ancien village nègre, ainsi que la Zaouia souffrent d'un manque en matière d'assainissement, d'amélioration urbaine …Rien ne distingue ces quartiers d'une agglomération rurale. «Aïn Beida, nous ont répété plusieurs citoyens, est un grand douar. Tous sont d'accord pour dire que la ville a raté son destin il y a plus de quarante ans !Le programme des hauts plateaux dont a bénéficié la ville et pour lequel ont été mobilisés des moyens immenses, n'a finalement pas permis à la cité de s'épanouir et de connaître un harmonieux développement. Beaucoup déplorent que l'annexe de l'institut Pasteur ait été finalement convertie en un centre de prévention sanitaire. D'autres projets réalisés à la faveur du programme suscité, comme la maison de l'artisanat, la garde routière, la piscine semi-olympique … ne sont pas encore opérationnels.