Une rencontre-débat a été organisée, hier, par le nouveau représentant de l'Unicef en Algérie, Raymond Janssens, au cours de laquelle il a présenté les principaux objectifs à développer pour « un monde meilleur » pour les enfants, et cela sur les plans santé, éducation, égalité et protection. Le conférencier a axé son intervention sur les objectifs spécifiques à atteindre pour les enfants et les jeunes d'ici à 2015, comme cela a été adopté par les différents gouvernements lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies consacrée aux enfants en mai 2002. Au nombre de huit, ces objectifs, a expliqué le premier responsable de l'Unicef à Alger, s'inscrivent dans un agenda précis et consisteraient à mener une réflexion d'ici à la fin de cette génération pour « aboutir à un monde meilleur pour les enfants. Un monde différent de l'actuel. » Il s'agit, entre autres, de réduire la pauvreté et la faim, assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, assurer un environnement durable, mettre en place un partenariat pour le développement et combattre le VIH/sida. M. Janssens a souligné qu'un plan quinquennal a été établi avec le gouvernement algérien. Il a annoncé qu'une revue à mi-parcours sera faite le 5 octobre prochain. « Cette rencontre nous permettra de présenter ce qui a été fait et ce qui reste à faire », a-t-il signalé. Pour lui, l'analyse de la situation est importante pour mettre les mécanismes de prise en charge en place. Ainsi, un plan-cadre sera présenté en mars 2005 et portera les actions spécifiques. Il a fait allusion, entre autres, à la promotion du préscolaire des enfants qui ne représente actuellement, selon lui, que 3% en Algérie. Il est également question de la santé de l'enfant et de la femme, particulièrement ceux touchés par les traumatismes dus au terrorisme ou aux catastrophes naturelles. « Nous avons beaucoup à faire dans les différents domaines », a déclaré M. Janssens. Interrogé sur la protection de l'enfant contre l'exploitation, M. Janssens a noté qu'il est impératif de connaître d'abord la situation pour pouvoir agir. D'après lui, il est important de défendre le principe que ces enfants ne soient pas employés dans des secteurs nocifs à leur santé (cimenterie, usine de fabrication d'allumettes, carrière, etc.) puis d'engager un travail de sensibilisation avec les parents, les employés et les autorités locales. « Pourquoi ne pas penser à les réintégrer dans le milieux scolaires ? », s'est-il interrogé. Pour Doria Cherfati, chargée de la protection de l'enfant et de la femme à l'Unicef, le phénomène du travail des enfants est inquiétant. « Nous sommes incapables de donner les chiffres exacts et les faits qui entourent ce problème », a-t-elle indiqué.