En dépit des engagements du gouvernement et du ministère de l'Education à améliorer le statut de cette langue nationale, les enseignants ne voient rien venir. Pas de nouveaux postes budgétaires, pas de valorisation de l'enseignement de la matière et un volume horaire non respecté… La langue amazighe occupe toujours un strapontin dans le système éducatif national. C'est du moins ce que dénonce l'association des enseignants de la langue amazighe de Bouira. Selon les représentants de cette organisation qui se sont rendus hier à notre rédaction, la situation n'est guère reluisante. « Nous voulons que tamazight ait le même statut que les autres matières. Nous sommes de plus en plus fragilisés. L'enseignement de la langue amazighe n'a plus la considération qui devait être la sienne », nous ont déclaré Derradj Hamid, Moussaoui Abderrahmane et Djellaoui Abdennour. L'association, ont-il affirmé, ne demande que l'application du décret exécutif de mai 2005 portant sur l'attribution des affectations des enseignants contractuels en poste et la régularisation de leur situation. « Le comble, c'est que le ministère parle à chaque année d'attribution de nouveaux postes budgétaires pour l'enseignement de tamazight, mais sans suite », ont-ils ajouté. L'autre revendication, ont-ils indiqué, est le versement des salaires impayés depuis plus de trois ans. Les représentants de ladite association se sont rendus hier, selon nos interlocuteurs, au siège du ministère de l'Education nationale et ont exposé la situation de l'enseignant de la langue amazighe dans la wilaya de Bouira aux responsables de la tutelle. « Le secrétaire général du ministère nous a promis de prendre en charge la question », ont-ils affirmé. Mais en attendant, les enseignants lancent un appel à leurs collègues des wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa pour se solidariser avec eux afin d'améliorer leurs conditions socioprofessionnelles.