En ces temps difficiles de grands silences et d'accès problématique au renseignement capital, la seule information valable devrait être de savoir qui contrôle l'information. En gros et pour faire vite, qui informe qui ? Cette question censée décrypter les stratégies de prise de pouvoir dans un pays encore fermé aux pratiques démocratiques, prend tout son poids quand il s'agit de dénoncer ce qui semble être dénonciable à première vue. Dans le cas de Belaïd Abrika et des archs section dialogue, incriminés à tort et ici même pour avoir défendu la réforme de la Constitution du Président sans savoir ce qu'il y a dedans, la main levée et les yeux fermés en guise de soutien total au régime, il y a erreur grossière puisque contrairement à ce qui a été rapporté par la presse, Abrika n'a jamais dit ça ni ne l'a laissé entendre. Le journal en question, qui rapportait la déclaration du leader du mouvement citoyen de Kabylie, a déformé ses propos pour lui faire dire ce qu'il n'a pas dit. Après cette mise au point nécessaire, il faut bien reconnaître maintenant que les archs, dialoguistes ou anti-dialoguistes, sont restés cohérents dans leur démarche. Les archs, contrairement à ce qui a été rapporté par un quotidien classé parmi les quotidiens de référence, ne défendent un changement de constitution que dans le cas où celle-ci prendrait en charge la plate-forme d'El Kseur, cette dernière n'ayant été appliquée qu'à 20%, selon les termes mêmes de Belaïd Abrika. Cela étant dit, le reste ne change pas. Tous les mouvements hier revendicatifs et porteurs des aspirations de leur société ont globalement baissé les bras, enfermés dans un consensus qui a, certes, permis à l'Algérie de souffler un peu, mais est aussi porteur de dangers. Et le reste du reste ne change pas, on ne sait toujours pas ce qu'il y a dans ce projet de réforme de la Constitution.