Depuis que l'Etat a décidé de l'ouverture du capital et la privatisation des entreprises, la wilaya de Djelfa n'a connu que des cas de cession d'actifs au profit de travailleurs d'entreprises économiques locales, toutes aujourd'hui à l'agonie, ou carrément des fermetures suivies de départs volontaires. C'est la première fois que cette région connaît un cas de reprise d'entreprise publique économique par un privé. Le conseil des participations de l'Etat (CPE) vient d'autoriser la société de gestion des participations (SOP) Cegro à céder en totalité la filiale Les moulins de Djelfa relevant du groupe Eriad de Tiaret. Après un premier avis d'appel à manifestations d'intérêt lancé le 15 juin 2005 qui s'est avéré infructueux, le groupe Eriad Tiaret a recensé au cours d'une seconde consultation restreinte 4 soumissions. Des négociations ont été ensuite menées le 10 mai 2006 pour aboutir après le rapport de présentation de la SGP au choix d'une EurI contre un montant de 520 millions de dinars ! Le sommier de consistance des actifs immobiliers cédés dans le cadre de cette opération fait ressortir un terrain d'assiette abritant le complexe semoulerie-minoterie ainsi que la fabrique de pâtes, sis à la zone industrielle (ZI) de Djelfa, l'ensemble des biens immobiliers et tous les équipements de production. Cependant, la résolution n° 2 prise au cours de la 68e session du CPE en date du I7 juillet 2006 exclut du champ de cette cession les actifs relatifs au parc de la ZI ainsi que le terrain situé au centre-ville de Djelfa qui comprend 12 logements et un centre médicosocial. Le repreneur s'est engagé à verser à la date de la signature du contrat de cession une avance de 30% du prix de cession. Les 70% restants seront honorés à tempérament sur une durée de 5 ans avec un différé d'une année à compter de la date de la conclusion de la vente, assorti du taux d'intérêt bancaire en vigueur. Il devra, outre l'obligation contractuelle de maintenir les 84 emplois existants, en créer 56 autres et réaliser dans le même intervalle des investissements à hauteur de 292 millions de dinars dans la modernisation et la mise à niveau de l'outil de production. Quant aux travailleurs, ils bénéficieront d'une quotité maximale de 10% du produit de la cession correspondant aux 20% des actions cédés au collectif des salariés. « On a veillé à sauvegarder absolument cette activité, et autant que faire se peut, le plus d'emplois », a déclaré Abdelkader Tahar, P-DG du groupe Eriad, à l'issue d'une réunion l'ayant regroupé avec les instances syndicales locales, auxquelles il a promis également le maintien de l'exercice syndical.