Des chiffres seront rendus publics aujourd'hui par M. Temmar au cours de son passage au forum de l'Entv. L'Algérie pourra bénéficier, au cours des prochaines semaines, de 8,15 millions d'euros de fonds européens en faveur de la privatisation des entreprises publiques. Sur ce total, 3,950 millions d'euros sont réservés à la préparation des entreprises publiques à la privatisation et 2,8 millions à l'assistance juridique opérationnelle à la privatisation et l'ouverture du capital des entreprises publiques. Un million d'euros seront notamment destinés à la mise à disposition d'experts métiers et technologues dans le cadre des privatisations en cours et 400.000 euros pour l'encadrement d'opérations de cession d'entreprises au profit des salariés. Par ailleurs, et selon le ministre de la participation et de la promotion de l'investissement, M.Abdelhamid Temmar, l'exécution du programme de privatisation, qui porte sur 1217 entreprises publiques économiques (EPE), «n'accuse pas de retard». «Il n'y a pas de retard dans l'exécution des privatisations et les chiffres que je vais communiquer bientôt prouveront ce que je vous dis», a-t-il déclaré en marge de la présentation de son dernier ouvrage intitulé: «Les fondements théoriques du libéralisme». S'abstenant d'avancer des chiffres, M.Temmar s'est toutefois montré très précis en affirmant qu'il les rendrait publics aujourd'hui au cours de son passage au forum de l'Entv. Pourtant, les chiffres avancés en 2005 démontrent que le processus de privatisation semble avoir du mal à avancer. Seulement 400 sociétés ont été vendues. Celles-ci, considérées comme étant stratégiques, ont pu attirer des investisseurs étrangers dont des opérateurs arabes. En 2004, une centaine d'EPE ont été officiellement privatisées. Une cinquantaine de ces entreprises ont connu une privatisation totale, 22 ont été partiellement privatisées, 20 ont connu une cession d'actifs alors que 18 ont enregistré des opérations de partenariat. Rappelons que le projet de privatisation des 1200 entreprises publiques a été annoncé en 2004 par le chef du gouvernement. Lors de la présentation du bilan de son gouvernement devant le Parlement, en mai 2005, le chef de l'Exécutif, Ahmed Ouyahia, a mentionné la réalisation de 117 opérations de cession totale d'actifs d'entreprises publiques. Parmi les entités privatisées, on dénombre 16 briqueteries, 6 unités d'eau minérale et 6 unités d'industrie agroalimentaire. Par ailleurs, au moins 300 entreprises publiques sont en train d'être expertisées pour savoir si elles sont éligibles ou non à un assainissement financier, a indiqué le directeur général du Trésor public, M.Hadj Baba Ammi. Selon des statistiques officielles, sur l'ensemble des entités économiques, 263 entreprises sont considérées comme durablement déstructurées et déficitaires, alors que le nombre de celles dites «insuffisamment performantes» avoisinerait les 600. Ce qui démontre l'urgence de trouver une solution radicale pour remettre sur les rails les entreprises dites solvables ou de passer à la fermeture pure et simple des autres en espérant leur trouver un partenaire et dans le cas contraire les céder totalement. Par ailleurs, la décision d'assainir 300 entreprises mène encore à douter de la réussite du processus de privatisation. Il semblerait que les pouvoirs publics tentent de trouver d'autres issues à la crise des entreprises publiques en difficulté, prévues à la privatisation mais qui n'ont pas pu attirer les investisseurs. En dépit de quelques opérations de privatisation opérées jusque-là, ce processus continue de préoccuper davantage les pouvoirs publics. Certains économistes imputent les différents échecs de la privatisation à des causes politiques juridico-institutionnelles, et à des causes économiques. Chose qui a poussé les pouvoirs publics d'user de tous les moyens pour attirer les investisseurs étrangers en décidant entre autres d'alléger les procédures administratives dans ce sens. D'ailleurs, c'est dans le but de convaincre, à ce sujet, les hommes d'affaires étrangers, que M. Temmar s'est déplacé l'année précédente dans différents pays de l'Europe, entre autres la France et l'Italie. Le premier pas que pourrait faire la communauté d'affaires d'origine algérienne serait, selon le ministre, de s'intéresser directement aux privatisations et de faire des offres concrètes dans l'intérêt de préserver le tissu industriel. Pour M.Temmar, les différentes théories et approches économiques qui se sont succédées de par le monde depuis la fin du XVIIIe siècle, la privatisation est un «facteur d'efficience économique», et surtout dans le cas de Algérie.