Les députés de la chambre basse auront le droit, cette année, de juger le bilan des privatisations entamées en 2003 et relancées en 2005, comme stipulé par la réglementation. C'est ce qui a été annoncé, jeudi, par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, lors de la séance plénière de l'APN qui était l'occasion pour M. Abdelhamid Temmar de faire le point sur les privatisations.Le ministre a entamé son intervention en défendant le choix de la privatisation des entreprises publiques, tout en affirmant que toutes les décisions relatives à ce processus, notamment la fermeture ou la dissolution, relèvent des prérogatives du Conseil des participations de l'Etat (CPE). M. Temmar a indiqué que 417 entreprises publiques ont été privatisées, dont 192 en cession totale, 33 ouvertures de capital à plus de 50 %, 11 ouvertures de capital à moins de 50%, 69 reprises par les travailleurs et enfin 29 opérations de partenariat. Il s'agit également de 83 cas d'entreprises dont les actifs ont été vendus, notant que 126 entreprises ont été cédés et transférées à l'instance publique pour usage public.Interrogé sur le nombre des entreprises fermées ou dissoutes, le ministre a indiqué que jusqu'à 2007, 4 entreprises ont été dissoutes et leurs passifs et actifs excédentaires transférés vers le domaine public. Il s'agit notamment de l'ECBE Constantine, Idemco Tlemcen, la société des corps gras et de Cnan group transféré vers la SGP Gestramar. Dans ce cadre, le ministre a tenu à préciser que ces entreprises sont commerciales. M. Temmar a, en outre, affirmé que "toutes les entreprises ont réussi à préserver leurs activités après leur privatisation", soulignant que son ministère est déterminé à "renforcer le contrôle et le suivi des sociétés privatisées". Il a rappelé que les opérations de privatisation visent à préserver les entreprises économiques concernées par cette opération. A ce titre, il a indiqué que 51 entreprises ont trouvé des difficultés d'application du cahier des charges du CPE. Il indiquera que ces problèmes sont sur le point d'être réglés par le recours à la justice pour quatre entreprises industrielles, à savoir les briqueteries de Remchi et de Médéa, GTS de Hassi Mesaoud, Corguo à Oran et l'hôtel de l'est à Annaba. Le ministre a également indiqué que 44 milliards de dinars de dettes contractées par des entreprises publiques entre 2003 et fin 2007 ont été remboursées par les acquéreurs de ces entreprises dans le cadre de l'opération de privatisation, avant d'ajouter que les investissements engagés par les opérateurs dans le cadre du processus de privatisation s'élèvent à 871 milliards de dinars.Les recettes des opérations de privatisation incluent également un montant de 125 milliards de dinars qui a été versé dans un compte spécial du Trésor public, a souligné le ministre. Cette opération a également permis le transfert de 176 281 m2 d'excédents des actifs immobiliers des entreprises concernées par la privatisation, dont la gestion a été confiée, par le conseil des participations de l'Etat (CPE), à l'Agence nationale de l'intermédiation et de régulation immobilière, qui les a proposés aux investisseurs intéressés à travers des ventes aux enchères.Le ministre rappellera également les conditions imposées par les pouvoirs publics à toutes opération de privatisation quant à la préservation des postes d'emploi. Il indiquera dans ce sens que les programmes d'emploi présentés par les nouveaux acquéreurs des entreprises publiques privatisées permettront prochainement la création de 18 000 nouveaux postes d'emploi. Le ministre a également indiqué que le processus de privatisation a permis le maintien de 36 500 postes d'emploi et l'octroi d'indemnisations à 2 475 employés dans le cadre du départ volontaire. En outre, M. Temmar a annoncé que le contrôle de toutes les opérations de privatisation seront assurées par une division chargée du suivi des privatisations. Interrogé sur le cas de BCR, le ministre a expliqué qu'un appel d'offres pour la privatisation de l'entreprise a été lancé en 2006 et que seule une entreprise portugaise a manifesté son intérêt. Cependant, ses conditions n'étaient pas en faveur de BCR. Alors, un nouvel appel d'offres a été fait en 2007 sans aucun résultat. A cet effet, il a été décidé d'inscrire toutes les unités de BCR dans le programme de redéploiement des entreprises publiques à cause de sa place sur le marché national.