A Jijel, notamment dans sa proche périphérie, comme ailleurs dans les autres communes, des villes à l'urbanisme chaotique ont pris forme portant préjudice à l'harmonie du paysage architectural dans son ensemble. Depuis que le citoyen s'est saisi de sont destin pour construire sa propre demeure, face à la crise du logement qui n'arrive toujours pas à trouver de solutions, des quartiers entiers ont poussé comme des champignons ça et là à travers les différentes communes de la wilaya. Des villas de haut standing, des constructions de moindre taille et des bâtisses jamais achevées ont été érigées, sans tenir compte des règles les plus élémentaires de l'urbanisme. Des lotissements, maintenant transformés en grands quartiers, dont certains ont la réputation d'avoir été destinés à une certaine catégorie de citoyens plus aisés, ont carrément raté leur vocation. Sans aménagement extérieur, ni espaces verts ou de loisirs, ils sont ainsi très rapidement devenus des cités sans attraction. Défiguré dans son ensemble, l'urbanisme a complètement perdu de sa noblesse dans le sillage de ce ratage dans la conception de nouvelles cités. Des initiés au domaine imputent cette anarchie au non-respect des plans d'architecture et à l'absence de tout suivi des constructions de la part des organismes concernés. Des architectes pointent du doigt les APC et affirment qu'au niveau local rien n'est fait pour remettre de l'ordre dans le tissu urbanistique. DES REGULATIONS…PAS DE CONFORMITE La loi 08/15 du 20 juillet 2008 relative à l'achèvement des constructions n'a guère apporté de solutions au problème. Pire encore, un architecte affirme que de nombreux citoyens ont profité de cette loi pour régulariser leurs constructions sans jamais se conformer aux regèles du texte promulgué. «90% des constructions ne respectent ni le plan, ni la surface incluse dans l'acte », soutient un initié. Même si on avance que de nombreuses constructions ont été régularisées depuis la mise en application de cette loi, la réalité sur le terrain est tout autre. «Cette loi a permis juste l'obtention de l'acte, mais dans la réalité l'achèvement des constructions n'a été qu'un vain mot», déplore-t-on. Sur le terrain, on continue de faire fi de cette loi, faute d'un quelconque suivi des services des APC. Pour l'histoire, citons l'exemple des cités qui ont pour nom Rabta, Laakabi, El Haddada, Lamkasseb, à Jijel, Zaher, Lemridja, à El Milia, et bien d'autres quartiers et lotissements encore plus hideux à Taher. Ces cités très densément peuplées sont la parfaite illustration d'un urbanisme à la conception anarchique qui ne tient compte d'aucun critère d'esthétique ou de respect des normes de la construction.