Il aura fallu plusieurs années pour que l'université de Skikda sorte enfin de sa léthargie. L'amorce engagée pour donner à l'institution les assises pratiques d'un véritable sanctuaire du savoir laisse déjà présager de belles perspectives même si sa promotion d'un simple centre en une université ne s'est pas faite sans fracas. Aujourd'hui, l'enceinte semble trouver ses marques, du moins c'est l'apparence qui s'y dégage et il ne lui reste désormais qu'à fructifier ses nouveaux acquis. A ce sujet, dans un long entretien, le recteur a tenu à faire part de la prochaine extension des facultés : « Nous avons déjà entamé toutes les démarches pédagogiques et infrastructurelles indispensables pour l'ouverture de deux nouvelles facultés. La faculté de psychologie en est déjà à sa deuxième année et nous allons accueillir, pour cette rentrée universitaire et pour la première fois, des étudiants en biologie. » Au sujet des conditions d'encadrement nécessaires pour accompagner cette mue, le recteur s'est montré assez rassurant : « 18 maîtres assistants ont été affectés pour dispenser les cours de première année de biologie. Quant aux conditions matérielles, tout est fin prêt pour accueillir les étudiants. » Hausse des places pédagogiques La promotion enregistrée au niveau du nombre des facultés qui passent désormais de trois à cinq et le nombre impressionnant de nouveaux bacheliers ont également été accompagnés d' un taux assez impressionnant des places pédagogiques. Ainsi, et si durant l'année universitaire passée le campus de Skikda s'était vu attribuer 2600 places pédagogiques, pour l'année en cours, le taux a presque doublé pour atteindre 4400 places. Le recteur a tenu à mentionner à cet effet : « Après le traitement des dossiers déposés auprès de l'Institut national de Oued S'mar, notre université a bénéficié déjà d'une affectation définitive de 3878 étudiants. Les places pédagogiques restantes seront réservées aux étudiants orientés en biologie. Nous attendons juste la confirmation de l'Union régionale des universités de l'Est qui devrait, comme nous le souhaitons, réorienter les étudiants originaires de la wilaya de Skikda inscrits dans d'autres universités. » Par ailleurs, le recteur a laissé comprendre que les pré-inscriptions s'étaient déroulées dans de bonnes conditions. « Le taux de nouveaux bacheliers locaux ayant procédé à une préinscription est de 97 %. C'est-à-dire 5974 bacheliers sur les 6166 candidats ayant réussi leur bac dans la wilaya de Skikda. De cet ensemble, et après le dépôt des fiches de vœux au niveau du centre de saisie à l'université de Constantine, 1230 étudiants ont été définitivement inscrits. Les autres ont évidemment opté pour des recours. A ce sujet, jusqu'au 29 août, nous avons comptabilisé 363 cas de recours recevables et 524 défavorables. » Au sujet des infrastructures pédagogiques, l'université de Skikda a réceptionné cette année plusieurs ouvrages comme la nouvelle résidence universitaire à El Hadaiek d'une capacité théorique de 500 lits mais qui a été porté, selon le recteur à 750 lits afin d'absorber un tant soit peu le déficit enregistré dans ce domaine. L'université se verra aussi dotée, avant la fin de l'année en cours, d'une bibliothèque centrale de 500 places, pourvue d'une salle de conférences et d'une salle audiovisuelle. On s'attend également à réceptionner, au courant de l'année deux amphis de 400 places chacun, un bloc pédagogique de 1000 places, une résidence de 500 lits à Azzaba ainsi qu'un bloc pour cinq laboratoires de recherche. Par ailleurs, d'autres projets viennent d'être inscrits dont le nouveau rectorat, la réalisation de 3000 places pédagogiques et de trois résidences de 2000 lits. Les projets en cours et à venir ont été élaborés, selon le recteur, pour donner à l'université de Skikda les bases élémentaires qui lui permettraient de jouer pleinement son rôle dans les années à venir. Il dira à cet effet : « Selon les projections, l'université de Skikda accueillera en 2008 plus de 22 000 étudiants et en 2013, ils seront 40 000. » Toujours dans le chapitre des nouveaux acquis, plus de 204 ha ont été cédés à l'université. Un espace qui lui permettra certainement de se doter de plusieurs autres infrastructures. Prise en charge du jardin botanique Sur un autre volet, le recteur a également confirmé la prise en charge scientifique du jardin botanique que l'université avait hérité de l'ancienne école de l'agriculture, dont la richesse risquait de dépérir : « Juste après la parution d'un article dans El Watan relatif à la biodiversité que renferment ces jardins, la direction de l'environnement s'est rapprochée de nous et nous a assurés qu'elle allait tout entreprendre afin de sauvegarder cette richesse. » Quant au déficit enregistré cette année en matière d'infrastructures d'hébergement, le recteur a tenu à préciser que « malgré la libération de 700 lits et l'inauguration d'une résidence de 750 places réelles, nous accusons tout de même un déficit de 1000 lits. Pour combl er ce manque, nous avons demandé à bénéficier des infrastructures d'hébergement de l'école paramédicale ou du nouveau centre d'accueil de la DAS. D'autres opportunités existent, comme l'utilisation de l'ancien Institut de technologie de l'éducation. » Enfin, le recteur tiendra à faire part d'un projet qu'il a présenté à la Société nationale des chemins de fer (SNCF) pour la réalisation d'une ligne de transport ferroviaire entre Azzaba et Skikda en argumentant : « Plus de 2000 étudiants poursuivent leur cursus au niveau de l'annexe universitaire de Azzaba. Malgré notre volonté de répondre à leurs besoins, nous ne pouvons pas oublier de reconnaître que leur transport au quotidien sur 39 km reste difficile et risqué. L'édification d'une ligne ferroviaire entre les deux villes est plus que bénéfique du point de vue pratique ou même économique. Car selon une étude réalisée à notre niveau, cette ligne transportera en moyenne 1 million d'étudiants chaque année. Nous attendons à cet effet beaucoup d'aide de la part du ministre des Transports ».