La réunion annuelle du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) se tiendra les 19 et 20 septembre avec, pour ordre du jour, un programme anticorruption qui sera présenté par la BM pour « durcir le contrôle de la répartition des fonds finalisés adressés par cette structure aux pays nécessiteux ». « Il faut élaborer un mécanisme à même d'abaisser le niveau de la corruption dans les pays bénéficiaires de ces fonds. Dans le cas contraire, il sera impossible de faire reculer la pauvreté et de combler l'écart économique entre les pays », a déclaré, hier, le directeur général de la Banque mondiale, Juan Jose Daboub. « Les taux de croissance économique de la Chine, de la République de Corée, de la Turquie et du Mexique feront l'objet d'un examen particulier », a-t-il ajouté. Plus de 16 000 délégués de 184 pays prendront part à ces travaux ainsi qu'aux colloques organisés dans le cadre de ce grand forum économique. Craignant les traditionnelles manifestations antiglobalistes pendant la tenue de la réunion des leaders économiques, les autorités singapouriennes ont pris des mesures de sécurité exceptionnelles, dépensant à ces fins plus de 65 millions de dollars. Il y a lieu de rappeler que le FMI devrait entériner, lors de cette réunion annuelle, une augmentation des quotes-parts de quatre grands pays (Chine, Turquie, Mexique et Corée du Sud). Si le directeur général de l'organisation est suivi dans cette démarche, le Fonds entamera ensuite une consultation de deux ans qui pourrait aboutir à une refonte de la répartition des droits de vote se traduisant par une réduction du poids des Européens au bénéfice des grands pays émergeants. Par ailleurs, l'organisation du Commonwealth, réunissant d'anciennes colonies britanniques représentant plus du tiers des pays membres de l'OMC et 20% du commerce mondial, a plaidé hier pour l'annulation de milliards de dollars de dettes des pays pauvres. Le président du Commonwealth, le Néo-Zélandais Don McKinnon, a également promis d'afficher une position commune de 53 pays membres, à l'occasion des assemblées annuelles du FMI, de la Banque mondiale et du G7 Finances à Singapour. Les ministres des Finances et responsables du Commonwealth se retrouvent à partir d'aujourd'hui pour trois jours à Colombo, la capitale sri lankaise. Bien que le G8 (groupe des pays les plus industrialisés) se soit déjà engagé à effacer des milliards de dollars de dettes des pays pauvres et doubler l'aide aux pays en développement, la mise en place de ces mesures est lente, a déploré M. McKinnon. « C'est devenu un peu une habitude, ils font des promesses et en douze mois, elles se dissipent », a-t-il jugé au cours d'un point de presse. Les efforts du Commonwealth ont permis d'effacer plus de 120 milliards de dollars (94 milliards d'euros) de dettes dans 30 pays depuis 1987, s'est félicitée l'organisation, dans un communiqué diffusé hier. « Nous pouvons débattre encore à Colombo et susciter des résultats de même ampleur », a espéré M. McKinnon.