L'aménagement et l'entretien des espaces verts semblent devenus la dernière préoccupation de l'administration dans la wilaya de Boumerdès. La direction de l'environnement fait état de 15 communes sur les 32 que compte la wilaya, qui sont dotées de jardins publics. Cependant, la plupart de ces espaces sont soit mal-entretenus soit fermés au public qui, pourtant manque énormément de lieux de repos et de distraction. À Boumerdès, l'espace vert du 21 mai 2003, aménagé en 2014 avec deux millions de dinars, n'est ouvert que durant ce mois de Ramadhan. Alors que celui jouxtant le rectorat de l'université M'hamed Bougarra reste fermé depuis plusieurs années sans aucune raison valable. Les arbres et les plantes verdoyantes de ces espaces ne font divertir que les ouvriers qui les entretiennent à longueur de journée. Les passagers, les couples et les familles n'ont pour le moment que la plage comme endroit de distraction. La commune pourrait même y ériger de petites cafétérias et les louer aux enchères pour des jeunes qui vont assurer également l'entretien des lieux et alerter les services de sécurité en cas d'incident grave. «Si on les ouvre, ce sera les voyous qui viendront ici», prévient un ouvrier de l'APC, rencontré à l'entrée du premier jardin. Un prétexte infondé qui revient comme un leitmotiv dans la bouche de tous les responsables locaux. Aux Issers, les travaux engagés pour l'aménagement de l'espace vert faisant face à la gare ferroviaire sont bloqués depuis un an. L'APC a dégagé une somme de 8 millions de dinars, mais l'entrepreneur a quitté le chantier avant même la pose du carrelage et du gazon sur les lieux. Ce jardin a été inauguré par les colons en 1930 pour fêter leur centième année en Algérie. Aujourd'hui, il est devenu un espace de stationnement pour certains automobilistes du coin. Ici comme partout ailleurs, on sait très bien que les villes manquent d'espaces verts, connaissent un fort taux de criminalité, mais cela n'a pas incité les autorités et la société civile à préserver ceux qui existent ou à en créer d'autres. À Bordj-Menaiel, le jardin jouxtant le marché «El Djemaâ», est devenu un lieu de rencontre pour les dealers de tous acabits. L'aménagement de cet endroit qui a été épargné par l'avancée du béton se fait attendre depuis des lustres. Même chose à Naciria où le manque de ce genre d'espaces verts se fait durement sentir par la population. L'unique jardin dont dispose la localité se trouve à une dizaine de mètres du siège de l'APC, mais est très exigu et n'a jamais été entretenu par les responsables locaux. Pour se déstresser, les habitants se voient parfois contraints de sortir complètement de la ville car même les arbres où rester à l'ombre y font énormément défaut.