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Transgresser des tabous pour résister à l'aliénation
Chronique. Ghaleb Bencheikh(*)
Publié dans El Watan le 09 - 07 - 2015

D ans le sillage de ce que nous évoquions hier, ce sont la suspicion dans laquelle étaient tenus les philosophes occidentaux et la défiance vis-à-vis de leurs œuvres qui ont aggravé l'état d'indigence intellectuelle et de déshérence culturelle que nous connaissons dans le monde arabo-islamique.
A ce sujet, et prenant en considération une interrogation d'un lecteur peu amène qui s'étonne, entre autres récriminations, pourquoi c'est l'adjectif «islamique» et pas «musulman» qui vient qualifier le monde. La réponse est tout simplement : parce que le monde n'est pas un être doué de raison ni animé d'une vie comme les personnes humaines.
Chez les puristes, in fine, ce sont les hommes et les femmes puis les communautés et les peuples qui, en toute rigueur, sont désignés par le terme «musulmans» et le reste sera qualifié d'islamique. La digression n'était peut-être pas nécessaire mais elle aura permis de préciser l'emploi de ces adjectifs une bonne fois pour toutes.
Toujours est-il que ce qui nous importe maintenant, c'est comment, dans la suite de l'œuvre de ce qu'on appelle les maîtres du soupçon que furent Marx, Nietzsche et Freud, nous pourrions transgresser des tabous. Le but n'est pas une recherche d'une quelconque jubilation blasphématoire à le faire ni de commettre quelque sacrilège, mais la finalité de cette transgression est d'oser interroger les présupposés philosophiques et métaphysiques de tout ce qui a été enseigné, inculqué, appris et sacralisé par des siècles de mimétisme et de représentation figée, au mieux reproduite à l'identique.
Parce que, dans certains cas, la régression est tragique, à l'exemple de ce que pourrait dire un imam autoproclamé ignare de nos jours et qui révulserait un Djamel Eddine Al Afghani ou un Mohammed Abdou, dont les fatwas sont totalement oubliées. Le cheikh d'Al Azhar, pour ne citer que lui, ne s'accommodait pas en son temps du régime matrimonial basé sur la polygamie qu'il avait interdite. Et il n'était pas rebuté par le prêt à intérêt qu'il avait autorisé. Comme il avait permis aux musulmans en dehors des contrées islamiques à manger de la nourriture non halal. Il le faisait et agissait comme une autorité religieuse disant le droit.
Aussi la transgression dont nous parlons se présente-t-elle comme une déclaration de résistance face à l'aliénation. Elle sonne comme un refus de se laisser embourber dans les méandres de la crétinisation des esprits et de mettre fin à la régression tragique.
Les dégâts terribles sur la psyché des musulmans sont occasionnés par le charlatanisme généralisé à base de ruqia, de djinns, de Gog et Magog et de tourments de la tombe. Le discours ambiant ne porte en gros que sur les signes avant-coureurs de la fin des temps. Eh bien, l'enfreindre et y contrevenir dans son littéralisme abêtissant est une action salutaire.
Elle s'apparente au coup de bambou que donne le maître lama au bonze pour le faire sortir de sa méditation. Alors que dire, s'il faut faire sortir toute une nation de sa léthargie. Une léthargie rendue possible à cause du sommeil de la raison.
Et, lorsque celle-ci se réveille, elle se teinte de religiosité. La visée de cette «désobéissance» est d'en finir avec «la raison religieuse dévote» et de contenir «la pensée magique». C'est ainsi que nous sortirons des clôtures dogmatiques, toutes, quelles qu'elles soient y compris celles de l'esprit moderne.
C'est avec audace que nous nous affranchirons des enfermements doctrinaux et c'est avec fermeté et confiance que nous pourrons dégeler les glaciations idéologiques religieuses. Cette manière d'agir conforme à la vocation, à la tâche et au rôle de l'intellectuel engagé permet, comme le disait Si Mohammed Arkoun – Allah yarhamou –, de libérer l'esprit de sa prison. Et ce n'est pas rien par les temps qui courent.


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