C'est le branle-bas de combat à la frontière algéro-tunisienne. Un important armement composé de mitrailleuses Douchka 14.5 mm a été distribué cette semaine aux gardes-frontières de la Gendarmerie nationale, déployés sur le tracé frontalier est que partage l'Algérie avec la Tunisie, avons-nous appris de sources militaires. Cette arme qui peut atteindre des objectifs et détruire des objets – véhicules et hélicoptères – en mouvement à longue portée a un effet dissuasif visant à décourager toute tentative d'incursion de et vers l'Algérie. Cette décision, qui coïncide avec le renforcement du dispositif par les nouvelles promotions, a été prise quelques heures à peine après que le général des armées, Ahmed Bousteila, eut accès au plus haut grade militaire. Parallèlement, il a instruit le général Berkani Mohamed, commandant des unités du Groupement des gardes-frontières (GGF), à effectuer une mission d'inspection aux frontières est. Il est depuis hier dans la wilaya de Tébessa, précisément parmi les unités des GGF en place avant de monter vers l'extrême Est dans la wilaya d'El Tarf, en passant par celle de Souk Ahras. D'une durée d'une semaine, ce déplacement a pour objectif, estiment les mêmes sources, «de revoir la carte sécuritaire sinon la mise à jour du dispositif et les plans d'action de sécurisation des frontières, notamment la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Les menaces d'attaques terroristes aux frontières algériennes sont omniprésentes, en particulier au niveau de la partie est du pays». Pour ce faire, le patron des GGF s'est enquis de près de la disponibilité et de la mobilisation permanentes des unités GGF suite un nouveau déploiement de jeunes promus. C'est-à-dire un important effectif supplémentaire et d'équipements militaires, nécessaires pour le contrôle des frontières algériennes à partir du tracé frontalier est en cette période estivale. Ainsi, les attentats du Bardo et de Sousse, qui ont secoué cette année la Tunisie, accentuent la pression sur cette région frontalière. Ce qui a poussé l'état-major de la Gendarmerie nationale à revoir en permanence le plan sécuritaire des unités GGF, les groupements et escadrons des unités routières territoriales et surtout l'interopérabilité avec les unités de l'armée (ANP). «Pour réduire l'espace entre les brigades de contrôle aux frontières est, le commandement de la Gendarmerie nationale a créé 12 postes frontaliers pour les gardes-frontières (GGF) et plusieurs autres sont en cours de réalisation», révèlent les mêmes sources. A cela, il faut ajouter l'unité aérienne de Biskra et de Tébessa qui sécurise le tracé frontalier depuis le poste frontière Taleb Larbi (El Oued) jusqu'à la wilaya d'El Tarf en passant par Khenchela.