Au nom de Son Excellence, le président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, et conformément au décret présidentiel du 23 juillet 2015, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, a présidé, ce matin du 26 juillet 2015, la cérémonie de passation de pouvoirs et l'installation du général de corps d'armée Benali Benali en tant que nouveau commandant de la Garde républicaine succédant au général-major Ahmed Mouley Melliani», lit-on dans un communiqué rendu public hier par le ministère de la Défense nationale. Le MDN vient donc confirmer les informations répercutées par l'ensemble de la presse depuis la fin de la semaine dernière. Mais si l'on sait désormais officiellement que le chef de la Garde républicaine a été effectivement limogé et remplacé, on se demande pourquoi le ministère de la Défense n'o pas communiqué sur la décision de destitution de l'ancien responsable de la Garde républicaine et en expliquer éventuellement les raisons qui ont poussé le chef de l'Etat à procéder à son remplacement. Pas seulement : on n'arrive toujours pas à trouver une explication au silence du ministère de la Défense nationale sur le limogeage du patron de la Direction générale de la sécurité et de la protection présidentielle (DGSPP), le général Medjdoub, confirmé par sa famille qui conteste l'interprétation qui a été faite de la décision prise par le président Bouteflika. De même pour le patron de la Direction de la sécurité intérieure (DSI), le général-major Ali Bendaoud, qui quitte son poste pour une responsabilité qu'on n'aurait pas encore définie. Le feuilleton de l'été ne vient que de commencer. Des sources bien informées prévoient d'autres changements jusqu'à la rentrée prochaine et même après. Pourquoi le MDN n'a pas soufflé mot sur ces destitutions en cascade ? Pêche-t-il vraiment par manque de communication ou joue-t-il l'opacité à dessein ? En tout cas, ces changements, qu'il entoure d'un épais voile, ne peuvent que laisser penser à une constante instabilité au somment de l'Etat. L'improvisation ne touche finalement pas uniquement l'action et le staff gouvernementaux, mais aussi l'une des institutions les plus solides, celle que l'on a toujours considérée comme la colonne vertébrale de l'Etat algérien. Pour rappel, cela ne fait pas longtemps que les responsables que Bouteflika vient de relever de leur fonction y ont été installés. Qu'est-ce qui a donc poussé le locataire d'El Mouradia à opérer d'aussi importants changements et sacrifier des responsables choisis parmi les fidèles des fidèles ? Là encore, on ne risque pas d'avoir des réponses. Seulement, ce remue-ménage au sommet de l'Etat laisse entrevoir une terrible confrontation entre les différents segments du pouvoir autour de l'inévitable succession à la présidence de la République. Et ces recadrages à tout-va et intempestifs de hauts responsables montrent toute la frilosité de l'institution présidentielle.