L a réunion prévue, hier, entre le Premier ministre Abdelmalek Sellal et les banquiers de la place, a été finalement élargie à plusieurs autres institutions, dont les ministères de l'Industrie, des Finances, le fisc, les Douanes et la Sécurité sociale. Il a été question essentiellement de travailler sur les mécanismes les plus efficients et les modalités d'application des dispositions de la loi de finances complémentaire 2015, dont le texte a été publié, hier, au Journal officiel. Pour la mise en œuvre effective de la LFC 2015 avant la fin du mois d'août, des modes opératoires précis et simplifiés ont été adoptés pour développer et encourager les crédits à l'économie, mieux maîtriser les opérations de commerce extérieur, garantir la réussite du dispositif de mise en conformité fiscale volontaire (article 43 de la LFC 2015) et encadrer la régularisation des situations des assujettis à la Sécurité sociale débiteurs de cotisations, indique-t-on dans un communiqué diffusé, hier, par les services du Premier ministère. Ainsi, le Premier ministre entend mettre toutes les institutions de l'Etat en ordre de bataille pour une application effective des dispositions de la LFC 2015, qui se veut un plan anticrise dont les axes principaux portent essentiellement sur l'assainissement et la régulation du commerce extérieur, le soutien à la production nationale, le relèvement de la contribution de la fiscalité ordinaire au budget de l'Etat, l'assainissement des activités de l'informel, etc. Lors des débats, M. Sellal «a particulièrement insisté sur l'importance d'une coordination et d'une réactivité optimale pour instaurer un climat de confiance chez les citoyens, les opérateurs économiques et les patrons des PME, condition sine qua non de l'atteinte du double objectif d'optimisation et de rationalisation des ressources du pays et de poursuite et de renforcement de la modernisation de son économie et de son orientation vers la croissance et la création de richesse et d'emplois». Une course contre la montre est amorcée depuis que les cours du brut sont entraînés dans une spirale baissière, dont les conséquences sur les indicateurs financiers et macroéconomiques du pays s'avèrent pour le moins préoccupantes. Confronté à une conjoncture peu enviable, le gouvernement fait face à un triple défi : rationaliser ses dépenses, réduire les importations et faire tourner l'appareil productif en peu de temps et avec moins de ressources. C'est dans le souci de résoudre cette équation à trois inconnues qu'est intervenue, hier, la réunion du Premier ministre avec les acteurs de certains secteurs-clés de la mise en œuvre des dispositions contenues dans la LFC 2015. Le communiqué des services du Premier ministre, répercuté par l'agence APS, a indiqué qu'un effort particulier d'information et de communication sera mené en direction des fortunes qui prospèrent dans les circuits informels, qui verront leurs avoirs financiers sécurisés dans le système bancaire tout en contribuant au développement de l'investissement national.