Un acte abominable s'est produit dans les territoires palestiniens occupés de Cisjordanie. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des colons israéliens ont allumé un incendie dans le village de Douma qui a provoqué la mort d'un bébé palestinien d'un an et demi. L'enfant a été carrément brulé vif. Selon des responsables des services de sécurité palestiniens, ce sont précisément quatre colons israéliens qui ont mis le feu à l'une des maisons situées à l'entrée de Kafr Douma, près de Naplouse. Gravement brûlés et intoxiqués par les fumées, les parents de la petite victime, ainsi qu'un autre enfant, ont été transportés dans deux hôpitaux israéliens de Naplouse. Ils sont actuellement entre la vie et la mort. Ce nouveau crime de colons israéliens contre des civils palestiniens a suscité une grande colère au niveau de la population et de l'Autorité palestiniennes. Le président Mahmoud Abbas a promis que ce nouveau crime, qu'il a qualifié de «crime de Guerre», ne passera pas comme ça. Le président Abbas a dit qu'il allait s'adresser à la Cour pénale internationale (CPI). «Nous préparons immédiatement un dossier qui sera présenté à la Cour pénale internationale et rien ne nous arrêtera dans notre volonté de porter plainte», a affirmé M. Abbas qui s'adressait au peuple palestinien via la chaîne de télévision palestinienne depuis son siège, à Ramallah, quelques heures seulement après l'annonce du crime perpétré par des colons israéliens. Il a en outre dénoncé «les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis chaque jour par des israéliens contre des palestiniens». Le président palestinien a accusé le gouvernement israélien et l'armée israélienne de n'avoir jamais agi de façon réelle pour faire cesser ces crimes. «L'armée a parlé de terrorisme mais si elle voulait le faire cesser, elle aurait pu le faire », a dit Mahmoud Abbas, tout en soulignant qu'il s'agit de mots et pas plus. «Nous demandons au gouvernement israélien, même si l'expérience nous a appris que c'était vain, de prendre des mesures», a-t-il poursuivi précisant que «quand le gouvernement israélien soutient la colonisation, il soutient ces extrémistes». «Nous demandons au monde de condamner et aux Etats-Unis de se prononcer», a-t-il déclaré, alors que les négociations de paix sous l'égide de la première puissance mondiale ont de nouveau échoué il y a plus d'un an. Terrorisme israélien Benyamin Netanyahou, chef du gouvernement le plus en faveur de la colonisation depuis la création de l'Etat d'Israël, a tenté de calmer la colère palestinienne en dénonçant un acte terroriste, qualificatif très rarement utilisé par les hommes politiques israéliens lorsque les auteurs d'attaques contre les Palestiniens sont leurs concitoyens. Peine perdue puisque la rue et la direction palestinienne ont fait porter la responsabilité de ce nouveau drame au gouvernement israélien en premier lieu. Surtout que la veille de ce drame Benyamin Netanyahou a donné son accord pour la construction d'une nouvelle colonie en Cisjordanie. Des milliers de personnes ont assisté aux funérailles du bébé Ali Dawabcheh dans son village natal de Douma. Des milliers d'autres sont sortis dans les rues de Ramallah, d'El Qods, de Ghaza et d'autres villes et localités palestiniennes, après la prière du vendredi pour protester contre ce nouveau crime ignoble des colons israéliens qui utilisent tous les moyens possibles et imaginables afin de pousser les palestiniens à quitter leurs terres et leurs maisons. Des heurts entre palestiniens et forces d'occupation israéliennes ont été signalés dans la ville sainte où l'atmosphère était déjà tendue à cause des intrusions répétées de colons israéliens dans la mosquée d'El Aqsa. Saeb Erekat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a estimé «qu'on ne peut dissocier cette attaque barbare, d'un gouvernement qui représente une coalition pour la colonisation et l'apartheid». En Cisjordanie occupée où la colonisation ne connait pas de répit, des extrémistes juifs agressent régulièrement des palestiniens sans être jamais poursuivis. Ils s'en prennent aussi aux terres agricoles, aux mosquées et aux églises. Au niveau international, l'union Européenne a appelé à la « tolérance zéro » pour les violences commises par des colons israéliens. «Nous appelons à la pleine responsabilité, l'application efficace de la loi et à la tolérance zéro pour les violences des colons», a réagi hier une porte-parole de la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, dans un communique.