Colère et indignation des Palestiniens après le crime barbare perpétré par des colons usurpateurs de terre, encouragés par une armée d'occupation dont le rôle est de les protéger de la colère du peuple spolié. Des échauffourées entre Palestiniens et police d'occupation israélienne ont secoué hier la ville d'Al-Qods et plusieurs localités de Cisjordanie occupées, au lendemain d'une journée endeuillée par la mort d'un bébé brûlé vif par des colons israéliens et de deux jeunes palestiniens dans les manifestations qui ont suivi. Cette escalade fait suite à l'incendie criminel survenu vendredi à l'aube lorsque des colons ont lancé des cocktails Molotov par la fenêtre à l'intérieur de la maison de la famille Dawabcheh, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Aussitôt, la petite habitation a été réduite à un tas de cendres, de même qu'une maison. Ali, 18 mois, est mort brûlé vif, et aujourd'hui ses deux parents, Saad et Riham, ainsi que son frère, Ahmed, quatre ans, se débattent entre la vie et la mort. Le père brûlé au troisième degré sur 90% de son corps est toujours dans un état critique au même titre que son épouse et leur second enfant. Cette attaque, menée par des terroristes israéliens ne surprend pas les observateurs tant les colons extrémistes jouissent d'une impunité établie et de la protection de l'armée d'occupation. Plus de 700 crimes ont été commis ces deux dernières années par les colons israéliens des deux côtés de la ligne verte, dont plus de 93% sont restés totalement impunis. Mercredi, le Premier ministre israélien, Netanyahu, qui s'est empressé hier hypocritement de dénoncer le crime, annonçait la construction «immédiate» de 300 logements de colonie en flagrante contradiction avec le droit international. Deux jours plus tard, la maison des Dawabcheh est attaquée et les assaillants ont même signé leur crime sur les murs d'une étoile de David et de slogans terroristes. Après le choc c'est l'indignation et la colère chez les Palestiniens. Pour venir au secours des colons criminels, Netanyahu a vite appelé le président palestinien, Mahmoud Abbas. «Je doute, a répondu Abbas, qu'Israël mette en œuvre une véritable justice», et c'est pour cela que les Palestiniens doivent remettre un dossier à la Cour pénale internationale contenant les éléments sur ce nouveau crime de guerre d'Israël. Depuis vendredi, les manifestations en hommage au bébé, devenu pour les Palestiniens le nouveau symbole de la résistance à la violence des colons, se multiplient. Les marches d'indignation sont accueillies par la violence toujours présente de l'armée d'occupation. Un adolescent palestinien a été assassiné par l'armée d'occupation dans le camp de réfugiés de Jalazoune, qui borde Ramallah. Un autre adolescent a été fauché par une balle de l'armée israélienne, cette fois à Ghaza. Une dizaine de Palestiniens ont été blessés lors d'échauffourées à Al-Qods occupée. Hier à la mi-journée, colons protégés par l'armée d'occupation et Palestiniens s'affrontaient dans plusieurs villages de Cisjordanie. M. B./Agences