La ministre de l'Education nationale, qui s'exprimait sur les ondes de la radio locale de Laghouat, a qualifié la polémqiue concernant l'introduction de l'enseignement de l'arabe dialectal dans le cycle primaire, de «chahut inacceptable». Prenant appui sur la Constitution, Mme Benghebrit a indiqué que «la langue arabe reste la première langue d'enseignement adoptée dans l'enseignement des autres matières». En plus de l'Association des oulémas, qui a sonné la première l'hallali en appelant au retrait des mesures proposées lors de la dernière conférence, Mme Benghebrit a eu à subir les critiques acerbes des députés islamistes de l'APN et des militants professionnels de l'arabisme, qui disaient pis que pendre de la ministre et de son équipe, dont l'objectif non avoué est d'«effacer la langue arabe de l'enseignement». Mme Benghebrit a entendu ces derniers jours cette antienne qui a suivi son installation dans ses fonctions : il lui est reproché une supposée origine juive, des «accointances» de son aïeul, fondateur de la Grande Mosquée de Paris, Si Kaddour Benghebrit, avec l'administration coloniale, son absence de maîtrise de l'arabe scolaire, une volonté de désislamiser la société, etc. La ministre, reprise par l'APS, veut visiblement dépassionner le «débat» en faisant référence aux suggestions des spécialistes. «Il vous appartient de faire preuve de sagesse et de vous occuper davantage des questions pédagogiques», a-t-elle asséné, tout en mettant en avant les suggestions formulées par des spécialistes participant à la conférence régionale d'évaluation de la mise en œuvre de la réforme scolaire, appelant à tenir compte, de façon progressive, du background linguistique de l'enfant. Autre argument massue plaidant pour l'introduction des langues maternelles : l'invitée de la radio locale de Laghouat a estimé que l'étude des contenus du manuel scolaire a laissé apparaître une place «insuffisante» accordée au patrimoine national et émis pour cela le souhait de lui réserver davantage d'éclairage, sur le plan éducatif, dont la poésie populaire. Classes mobiles ! Mme Benghebrit a annoncé à cette occasion que des classes mobiles et d'autres préparatoires seront ouvertes prochainement pour endiguer le phénomène d'abandon de la scolarité. Rappelant que la mesure est l'une des recommandations de la conférence régionale, la ministre a indiqué que cette approche ciblera les régions connaissant de faibles taux de scolarité. Elle a estimé, dans ce cadre, que la présence de l'enfant en cycle préparatoire constitue un des facteurs influant sur la réussite de sa scolarité, au plan de la préparation pédagogique, en langue arabe notamment, et a considéré que ce cycle prépare l'enfant à l'entrée dans le monde scolaire. Parmi les autres recommandations sanctionnant les travaux de la conférence régionale d'évaluation des résultats des examens de Laghouat, la fixation de challenges spécifiques à chacune des wilayas du Sud dont les taux de réussite aux examens ne sont guère satisfaisants (abandon scolaire, rentrée scolaire à une période spécifique et traitement pédagogique). Les participants à la conférence ont fait porter aux directeurs de wilaya de l'éducation la responsabilité de la mobilisation pour l'obtention de meilleurs résultats, à travers l'amélioration de la maîtrise des langues et des matières essentielles, telles que les mathématiques et la langue arabe, a souligné Nouria Benghebrit. Autre décision : la mise en place d'une instance d'inspection devant servir de cadre de rencontre et de débat entre les inspecteurs sur différentes questions, en coordination avec les partenaires du secteur.